Le nombre de mises à pied de soignants serait-il sous-estimé ? Le gouvernement admet à demi-mot que, oui, ils seraient en fait plus nombreux que les 3000 révélés par Olivier Véran. Dans son édito Alexis Poulin, revient sur ce rétropédalage.
À la fin de l'été, le gouvernement avait enjoint les soignants et les aides-soignants à se faire vacciner. Auquel cas, ils ne pourraient plus être autorisés à exercer leur profession. Une sorte d'obligation vaccinale qui ne porte pas son nom. Ne voulant pas se faire vacciner contre le Covid, quelques réfractaires avaient alors décidé de jeter leur blouse, quitte à perdre leur emploi.
Mais combien sont-ils ? Olivier Véran avait annoncé sur RTL "quelque 3000 suspensions qui ont été signifiées à du personnel des établissements de santé ou médico-sociaux qui n'étaient pas encore rentrés dans un parcours de vaccination". Mais ce chiffre serait en fait plus important qu'annoncé.
"On ne compte pas les démission et les arrêts maladie de tous ces soignants"
"Visiblement, ces chiffres sont faux" explique Alexis Poulin dans son édito du jour. Notre éditorialiste explique que "Le Parisien avait dénombré rien que 1400 mises à pied en région parisienne, 400 à Nice. Le ministère n'a pas fait de commentaire hormis pour dire que ces chiffres étaient peut-être un peu sous-évalué. Et ce qui est grave c'est qu'on a aujourd'hui des services qui sont sous-tension. Le risque c'est qu'on ne pourrait ne plus pouvoir traiter des AVC"
"L'hôpital recours à l'Intérim, massivement, prend de jeunes soignants formés mais qui ne sont pas encadrés, explique Alexis. Donc il y a des risques pour les malades qui vont être traités. En plus, dans les mises à pied, on ne compte pas les congés maladies et les gens qui ont démissionné".
"Ce mardi, Olivier Véran était très fier à l'APHP de mettre un incubateur de start-up, poursuit notre éditorialiste au micro de Sud Radio. Pour répondre aux déserts médicaux, alors que l'hôpital perd des bras à tour de bras, on va mettre de la start-up, de la machine, de l'e-santé. Et c'est à peu près la seule solution que propose le gouvernement aux déserts médicaux et à cette obligation médicale. Rappelons quand même que les soignants étaient obligés d'aller soigner avec le Covid et sans protection lors de la première vague. On marche sur la tête ! Si on voulait plier l'hôpital public, on ne s'y prendrait pas mieux".
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