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La vidéo de Maëlle, étudiante précaire, suscite émoi et solidarité

Alors qu'elle n'a plus que 100 euros de bourse par mois, la jeune étudiante Maëlle a lancé un SOS en vidéo sut TikTok.

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La vidéo de la jeune étudiante Maëlle a été vue plusieurs millions de fois en ligne. (c) AFP

Son SOS sur les réseaux sociaux a été entendu. Maëlle, étudiante originaire de Mayotte, n’a que 100 euros de bourse pour vivre par mois. La vidéo publiée sur son compte TikTok a touché tout le monde.

Venue de Mayotte, cette étudiante perd sa bourse

En 4e année de Science Po, elle ne peut pas toucher une bourse suffisante parce que ses parents, à Mayotte, ont des revenus au-dessus d’un certain seuil. Son père est au chômage et sa mère fonctionnaire. "À Mayotte, la vie est chère, elle coûte 45% de plus. C’est pareil dans tous les DOM. Une partie du salaire sert à payer tout ce qui est plus cher sur l’île, faire les courses, l’essence. Mais en fait, c’est imposable, et l’avis d’imposition est le seul élément pris en compte pour l’obtention d’une bourse."

"C’est comme si ma mère avait 3.000 euros en France, alors que cela représente en réalité l’équivalent de 1.700 euros. De métropole, je serais boursière. De Mayotte, je me retrouve à perdre ma bourse." Maëlle a tenté de faire des démarches, cherché des petits emplois. "J’ai fait Sciences Po Paris à Nancy. J’ai travaillé à partir de ma deuxième année d’études. 20 heures par semaine de baby-sitting, puis 20 heures de stage. Quand je suis arrivée à Berlin, j’ai travaillé 20 puis 40 heures en plus de mes études. Cette année, je suis encore à la recherche d’un boulot stable, comme je viens d’avoir la nouvelle que je n’aurai que 100 euros de bourse."

 

La plupart sous le seuil de pauvreté

Concilier études et travail n'est pas évident au quotidien. "C’est vraiment difficile. Je ne suis pas contre le fait de travailler un peu à côté des études. Mais quand cela dépasse 10 heures, cela devient difficile, confie Maëlle. Ce sont des études faites pour être à plein temps, même si on me laissait parfois rater quelques cours pour travailler. Je devais courir partout. C’est pour cela que j’ai fait cet appel, car avec 100 euros, je ne sais pas combien je vais devoir travailler. En fait, je ne sais pas si je pourrai être concentrée sur mes études. Au minimum, j’ai besoin de 800 euros par mois, entre loyers, courses et imprévus, comme aller chez le médecin."

La jeune étudiante a été surprise et émue par le retentissement de sa vidéo, vue environ 8 millions de fois. Une cagnotte a même été lancée et a permis de récolter 14.000 euros. "J’en étais très heureuse. Cela change ma vie. J’ai surtout été inquiète car, quand les vidéos font beaucoup de vue, cela veut vraiment dire que je ne suis pas la seule. Je suis à Science Po, c’est déjà privilégié. Si j’étais à la fac, c’est la galère pour tout le monde. La plupart des étudiants dont les parents ne peuvent pas payer les études vivent sous le seuil de pauvreté. On est tellement d’étudiants dans la galère, que l’on vienne de DOM ou de métropole."

Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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