Les médicaments contenant de la codéine pourrait bien ne plus être accessible en vente libre. Cette molécule, de la famille de l’opium, est un antidouleur que l’on retrouve dans des comprimés ou dans des sirops contre la toux. Problème : leur usage thérapeutique a été détourné pour un usage récréatif, notamment chez les jeunes. L’ANSM réfléchit donc aux moyens pour en limiter l’accès et pourrait interdire la délivrance de ces médicaments sans ordonnances. L'agence entend aussi renouveler l'appel à la vigilance des pharmaciens, qui "peuvent refuser une vente quand ils jugent que la délivrance du médicament peut avoir des conséquences sanitaires", et sensibiliser les professionnels de santé en contact avec les jeunes et les enseignants.
L’usage récréatif de ces médicaments codéinés a déjà engendré plusieurs drames. Rien que depuis le début de l’année, l’agence du médicament a reçu quinze signalements d’utilisation abusive chez des mineurs, dont deux ayant entraîné des décès. Des chiffres qui ne sont "pas exhaustifs" puisqu’il est "fort probable qu'il y ait d'autres cas, pas déclarés", selon l’ANSM. L’agence avait déjà tiré la sonnette d’alarme en mars 2016 en constatant une "nette augmentation" de "demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d'officine mais aussi de cas de dépendance ou d'abus ayant pu conduire à une hospitalisation".
L'agence mettait alors en garde en particulier contre la "mode" du "Purple Drank", un mélange de sirop pour la toux à la codéine, de prométhazine (un antihistaminique aux propriétés sédatives) et de soda. D'autres cas portent sur le détournement de comprimés de médicaments antidouleur associant paracétamol et codéine (Codoliprane, Klipal, Padéryl, etc.), facilement accessibles du fait de leur faible coût (2 à 3 euros la boîte).
La mère d'une jeune fille de 16 ans décédée début mai d'une overdose de codéine, interrogée vendredi par Le Parisien, a lancé une pétition sur internet pour interdire la vente de cette substance sans ordonnance, qui a recueilli environ 900 signatures en trois semaines.
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