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L’accueil de migrants divise la population de Sainte-Geneviève-des-Bois

Par Mathieu D'Hondt

L’accueil de migrants, bientôt évacués du camp du Millénaire à Paris, divise la population de Sainte-Geneviève-des-Bois, dont un gymnase a été réquisitionné.

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Gérard Collomb l'a annoncé ce mercredi, le camp du Millénaire, qui abrite environ 2 400 migrants dans le nord de la capitale, est sous le coup d'une évacuation imminente. Afin d'anticiper l'opération, plusieurs gymnases de la région parisienne ont été réquisitionnés pour accueillir en urgence ces populations évacuées. C'est notamment le cas dans la commune de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), où la perspective est loin de faire l'unanimité. Reportage.

Le gymnase Maxime Négro est l'un des cinq complexes sportifs que compte la ville de Sainte-Geneviève-des-Bois, située à 24 km au sud-ouest de Paris. C'est au cœur de cet établissement, dans cette salle multisports d'une superficie de 3 800 m², que devraient très bientôt être relogés en urgence des centaines de migrants qui, jusqu'à présent, dormaient sous des tentes dans le camp du Millénaire, mais aussi le long du canal Saint-Denis et du canal Saint-Martin. Un accueil qui n'est pas forcément du goût de tous, en particulier pour ceux qui habitent à proximité des lieux, comme Joël, qui se confie au micro de Sud Radio. "On n'est pas au courant ! De toute façon, on n'a pas le choix, on ne nous demande pas notre avis et on est obligés de faire" nous explique, résigné, ce riverain, qui ne semblait manifestement pas au courant, avant notre venue. Pour Christiane, rencontrée à la sortie du centre commercial qui jouxte le gymnase, l'initiative est en revanche une bonne chose. "Ce n'est pas moi qui pourrais m'opposer à quoi que ce soit et si je peux les aider, je les aiderai", nous affirme ainsi cette femme âgée de 82 ans. Ces deux avis divergents résument à eux-seuls le sentiment général de la population, qui semble partagée sur le sujet.

De leur côté, les commerçants, sans s'y opposer, avouent tout de même avoir quelques inquiétudes. Elisabeth, pharmacienne installée non loin de là, nous confie ainsi ses craintes. "On va encore regrouper un peu plus de personnes à problèmes sur un même secteur. Ils n'ont rien donc ils essaient d'avoir et j'ai peur du vol", explique-t-elle ainsi. Pour Abdel, qui tient également un commerce, cette décision n'est rien d'autre qu'une volonté d'épargner Paris au dépens des villes périphériques. "Ce qui me pose problème, c'est que quand ces gens-là (les migrants) commencent à être vus à Paris, on les enlève et on va les déposer à la campagne pour protéger Mme Hidalgo et l'image de marque de sa ville", dénonce-t-il.

Contactée par nos soins, la municipalité fustige le manque d'informations quant à cette réquisition du gymnase. "C'est complètement fou, à quelques heures ou quelques jours de cette réquisition, que nous ne soyons pas en mesure d'avoir des informations beaucoup plus fiables", déplore ainsi le maire PS Frédéric Petitta, qui tient par ailleurs à rappeler que la mairie a enregistré "une fin de non recevoir à (ses) contres-propositions alternatives" d'hébergements d'urgence.

Pour l'heure, ni la date d'arrivée ni le nombre exact de migrants qui seront hébergés dans le gymnase, n'ont été communiqués.

Propos recueillis par Alfred Aurenche

 

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