En Europe, Lu Shaye est le chef de ceux qui sont surnommés les "loups combattants», une nouvelle génération de diplomates chinois qui mènent une guerre médiatique contre tous ceux qui critiquent la politique de Pékin:
« Petite frappe », « hyène folle », « troll idéologique » - Les insultes proférées contre le chercheur Antoine Bondaz par l'ambassadeur de Chine
Certains nous collent l’étiquette de « loups guerriers ». S’il y avait vraiment des « loups guerriers », ce serait parce qu’il y a trop d’« hyènes folles », y compris ceux qui s’affublent des habits de chercheur et de médias et qui s’en prennent furieusement à la Chine.
— Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) March 22, 2021
"La Chine ne mérite pas d'être représentée par des insultes"
Cible de l’ambassadeur de Chine, le chercheur Antoine Bondaz y voit une raison de plus de continuer son combat contre la désinformation chinoise.
"On a depuis, au moins 2013, la volonté pour la Chine de mieux contrôler sa communication à l'étranger, mais surtout d'essayer d'imposer ses éléments de langage, son récit à l'étranger. Le problème, c'est quand la Chine essaye d'empêcher tout débat public. L'objectif a été de m'intimider, me discréditer. Cela me motive d'autant plus, pour continuer de participer au débat public en tant que chercheur. Et je pense que c'est extrêmement contre-productif de la part de l'ambassade de Chine. Or la Chine, elle ne mérite pas d'être représentée uniquement par les insultes qui seraient proférées par tel ou tel diplomate chinois." - Antoine Bondaz
Propos recueillis par Grâce Leplat
Les gouvernements, médias et chercheurs de certains pays occidentaux ont lancé toute sorte d’accusations mensongères et diffamatoires contre la Chine : « génocide », « travail forcé », « stérilisation forcée », « viols systématiques ». Ça, ce sont de vraies insultes !
— Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) March 22, 2021
Il y a des gens qui souhaitent voir la diplomatie chinoise devenir une diplomatie d’« agneaux », qui encaisse les attaques sans broncher. Cette époque est bel et bien révolue !
— Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) March 22, 2021
"Objectif de m'intimider, me discréditer"
"Cela fait des années que je travaille sur les questions chinoises, et plus récemment sur la communication de l'ambassade de Chine en France. Cette communication a considérablement évoluée depuis l'arrivée à l'été 2019 du nouvel ambassadeur. J'avais pu avoir à l'époque quelques interactions avec eux en mettant en lumière certains éléments de désinformation, j'avais été bloqué par l'ambassade. L'ambassade a donc décidé, il y a quelques jours de m'insulter sur Twitter. L'objectif a été de m'intimider, de me discréditer, mais en aucun cas de critiquer mes travaux: et moi, j'appelle évidemment l'ambassade à le faire comme tout le monde. Cela fait partie du débat public." - Antoine Bondaz
Propos recueillis par Grâce Leplat
Le concept de dignité nationale (民族尊严) est désormais très fréquemment utilisé par les diplomates 🇨🇳.
Critiquer des politiques du gouvernement, ce n’est pas s’en prendre à la dignité d’un peuple.
Entretenir cette confusion vise à accroitre la légitimité interne du régime. https://t.co/BJFOvNcPBO
— Antoine Bondaz (@AntoineBondaz) March 23, 2021
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