Reportage de Christine Bouillot pour Sud Radio
"Je les vois dans les bars à 30 centimètres les uns des autres"
Ils sont médecins, anesthésistes-réanimateurs, patrons de cliniques ou d’hôpitaux : tous demandent de manière urgente aux habitants de Toulouse de se ressaisir. Pour le docteur Maud Croute-Bayle, heureusement que le port du masque à Toulouse a été imposé à tous depuis le 21 août. Selon elle, "s'il n'y avait pas eu ça, on ferait le grand test du rebond ! Ce n'est pas la peine de nous applaudir à 20 heures ! On préfèrerait qu'ils mettent des masques et se lavent les mains...", assure-t-elle.
Dans le viseur des autorités comme ailleurs, ce sont les bars et pour cause : "je circule énormément, je les vois dans les bars à 30 centimètres les uns des autres, explique le docteur Cyrille Chaugne, président de SOS Médecins. Il suffit juste déjà d'opérer une certaine distance, respecter le mètre entre les personnes autour d'une table. Ce n'est pas fermer les bars, c'est mettre un mètre de distance entre les uns et les autres !"
"Nous sommes en situation très difficile, c'est le moment de faire attention"
Depuis une dizaine de jours, la tension est montée d’un cran dans les hôpitaux et cliniques de la région. Le risque est de ne pas pouvoir soigner tout le monde, prévient Yildiray Kucukoglu, vice-président de la Fédération Hospitalière Privée. "On n'aura pas que du Covid, si on veut pouvoir soigner toute la population, s'il vous plait, respectez les mesures barrières ! Là, on joue avec nos vies !"
Pour Pierre Ricordeau, directeur général de l'ARS d'Occitanie, il est encore temps : "il faut que nous réinventions nos façons de vivre dans tous les moments de la vie. Comment on fait la fête, comment on rencontre ses amis, comment on visite sa famille en toute sécurité. Pas tout arrêter, mais peut-être le faire de manière un peu plus réduite", recommande-t-il.
"Porter le masque, faire attention, protéger les aînés, ce sont des gestes simples qui sont efficaces, tient-il à rappeler. Nous sommes en situation très difficile, c'est le moment de faire attention".
En ce début octobre, un quart des lits de réanimation dans la région sont déjà occupés par des patients Covid.
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