"Qu'est-ce que j'ai fait pour avoir ça ? Est-ce que j'ai pas assez payé cher ? Ils m'ont pris mon fils"
Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohammed Merah, a retrouvé sa maison taguée de menaces antisémites. "Qu'est-ce que j'ai fait pour avoir ça ? Est-ce que j'ai pas assez payé cher ? Ils m'ont pris mon fils. Aujourd'hui je suis sur le terrain, je fais deux à trois conférences par semaine pour aider cette jeunesse, leur tendre la main. Comment on arrive à venir chez moi, dans ma maison ?"
Ces gens s'en prennent-ils à vous parce que vous prônez des messages de tolérance, le respect de la laïcité ? "Je pense ! Ce n'est pas la première fois, ils m'ont déjà laissé un message téléphonique pour me dire 'on va t'avoir, on va mettre une bombe dans ton association'. Aujourd'hui c'est chez moi, ils ont ouvert la barrière, ils sont rentrés".
Latifa Ibn Ziaten bénéficiera-t-elle d'une protection supplémentaire ? "Je ne sais pas. J'ai une sécurité mais elle n'est pas vraiment à 100%. Mais je n'ai pas peur".
Enfants de djihadistes : "Il faut les accueillir. Si on les laisse là-bas, ce seront des futurs Merah"
Latifa Ibn Ziaten a reçu beaucoup de messages de soutien, y compris au plus haut niveau. "Je remercie tout le monde qui m'a soutenue. Le président, le ministre, les élus, des ambassadeurs, des consuls, le peuple qui m'a renvoyé des messages pour que je ne m'arrête pas. Je continue à aider cette jeunesse à ne pas tomber dans cette radicalisation. Il faut protéger cette jeunesse, c'est l'avenir. Depuis l'assassinat de mon fils il y a sept ans, je sais que mon message passe très bien. Aujourd'hui c'est ma mission, je ne peux pas m'arrêter, dans les prisons, dans les foyers, dans les quartiers, l'éducation aux parents."
Faut-il rapatrier les enfants de djihadistes qui étaient sur le sol syrien et irakien ? "Il faut les accueillir, les enfants n'y sont pour rien. Si on les laisse là-bas, ce seront des futurs Merah. Il faut les accueillir et les aider pour sauver cette jeunesse. Je pense que ceux qui sont partis faire la guerre là-bas doivent être jugés. Mais ce procès, on ne peut pas le faire pour les enfants."
Concernant les Français condamnés à mort en Irak, "je n'aime pas le mot condamné à mort. Même si je suis touchée dans ma chair, ils peuvent être jugés, condamnés à 20 ans, 30 ans, mais pas condamnés à mort, je ne suis pas pour ça".
Cliquez ici pour écouter "L’invité de l’actu" avec Cécile de Ménibus et Patrick Roger en podcast.
Retrouvez "L’invité de l’actu" du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !