Il y a cinq ans, la France était frappée par l’horreur. Mohammed Merah assassinait sept personnes dont trois enfants juifs. La première des victimes de celui qu’on a appelé le "tueur eu scooter" fut Imad Ibn Ziaten, militaire français tué à Toulouse le 11 mars 2012. Sa mère Latifa Ibn Ziaten s’apprête à lui rendre hommage, samedi, au Maroc, à M’diq, dans le nord du pays, où est enterré son fils. "C’est une grande partie de moi qui est partie, personne ne peut remplir ce vide avec lequel je vis aujourd’hui", a confié Latifa Ibn Ziaten au micro du Grand Matin Sud Radio.
Depuis la mort de son fils, Latifa Ibn Ziaten a décidé de prendre la route pour s’adresser aux jeunes dans les écoles, les prisons ou les quartiers. Avec son association "Imad, association pour la jeunesse et la paix", elle porte un message de paix et de tolérance. "Imad, c’était un soldat républicain, un humain, un homme, un bébé, un marocain, un français, un musulman. Il avait toutes ces valeurs", explique-t-elle.
"Je n'ai pas grandi dans la haine"@LatifaIbnZ @AssociationImad #Merah #ImadIbnZiaten#GdMatinSudRadio
— Sud Radio (@sudradio) March 10, 2017
Celle qui dit ne pas savoir "ce qu’est la haine" veut aider les jeunes à se projeter dans l’avenir. "Nous sommes les modèles, nous devons aller vers eux. Chaque fois que je fais une intervention dans une école, dans une prison, dans un quartier, je leur dis : 'démarrer votre moteur, personne ne le démarrera à votre place'".
Face aux quelques jeunes porteurs d’un message radicalisé, qui peuvent considérer Mohamed Merah comme un modèle, Latifa Ibn Ziaten répond continuellement avec les mêmes arguments : "Regardez bien la souffrance qu’il a laissé. Regardez la terreur qu’il a laissé. Regardez ce qu'il a fait à l'Islam. Ce n’est pas un martyr, ce n’est pas un héros". Un message qui arrive à passer dit-elle "parce que je suis une mère en souffrance. La plupart me voient comme une mère".