Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
15 % de baisse d’activité l’an passé. Certes, depuis le premier confinement, il n’y a plus de chantiers au point mort, car un protocole sanitaire a été mis en place: port du masque dans les camions, repas en petits groupes, nettoyage des outils. Mais les carnets de commandes peinent toujours à se remplir, constate Isabelle Lonchampt, présidente de la Fédération du BTP dans les Bouches-du-Rhône:
"Il y a moins de commande, la commande publique est toujours en baisse de 12%. Les permis de construire sont en chute libre sur l'ensemble du département. Il n'y a plus beaucoup de logements qui se construisent, ni de neuf en général. Donc ça, c'est de nature à stopper nos activités, et les ralentir fortement."
Et pour ne rien arranger, la crise sanitaire désorganise la production et le transport des matériaux. Résultat: le prix des matières premières s’envole, comme le déplore Karine Levêque Lhôte, qui dirige une entreprise de gros œuvres à Martigues:
"On travaille à marge négative, à perte en ce moment, parce-que les hausses des matériaux ne nous permettent pas de couvrir nos frais. Vous avez des hausses sur les aciers, le bois, le verre... Des différences de 10 à 15% sur le montant global du marché. Bientôt, il va falloir rembourser les PGE [prêts garantis par l'État], donc je ne vois pas où on va chercher l'argent pour rembourser si on n'a pas de bénéfice."
D’autant que les entreprises du BTP sont doublement pénalisées. À la flambée des prix, s’ajoutent les ruptures de stock de certains matériaux qui allongent les délais de livraison.