Le climat reste tendu sur les routes françaises entre automobilistes, motos, vélos et piétons, selon un sondage publié mercredi.
95% des usagers de la route redoutent les comportements à risque des autres, contre 92% en 2023, selon ce sondage réalisé par Ipsos dans 11 pays européens pour la fondation Vinci Autoroutes.
"Il y a une méconnaissance d'un certain nombre de règles du code de la route, et de l'inconscience quand les gens qui connaissent les règles prennent quand même des risques", note Bernadette Moreau, déléguée générale de la fondation.
"Tout le monde a peur de tout le monde, et avec de l'anxiété on va avoir des réactions incontrôlées", souligne Bernadette Moreau.
La mort d'un cycliste le 15 octobre à Paris, écrasé par un conducteur de SUV, a remis en lumière la cohabitation parfois conflictuelle entre vélos et automobiles, alors que les alternatives à la voiture se sont fortement développées en ville.
En France, 57% des conducteurs de motos et scooters reconnaissent emprunter les pistes cyclables, et 12% des automobilistes disent les utiliser pour s'arrêter ou stationner.
Et le "sas vélo", cet espace réservé aux cyclistes devant de plus en plus de feux rouges depuis une vingtaine d'années, n'est pas toujours respecté: 33% des automobilistes et 67% des deux-roues motorisés reconnaissent s'y arrêter.
Par ailleurs, 68% des automobilistes reconnaissent passer au feu orange ou rouge, et 78% utilisent leur téléphone au volant (même avec un kit mains libres, ce qui est autorisé). Parmi les cyclistes, 44% reconnaissent aussi passer au feu dans des situations où ils n'en ont pas le droit.
"Chacun peut s'interroger sur les excès qu'il peut faire en étant sur la route, et sur la vulnérabilité des cyclistes et des piétons dans l'espace public", souligne Bernadette Moreau.
93% des piétons ont peur qu'un automobiliste ne s'arrête pas alors qu'ils sont engagés sur un passage piéton, et 80% déclarent avoir été frôlés sur un trottoir par un vélo, une trottinette ou un hoverboard.
Du côté des vélos, si 93% des cyclistes hollandais se sentent en sécurité lorsqu'ils se déplacent à vélo, cette proportion passe à 59% pour les Français, soit le score le plus bas parmi les 11 pays observés (Allemagne, Belgique, Italie, Espagne...).
L'étude a été réalisée sur internet, du 19 février au 19 mars 2024. L'échantillon français compte 2.413 personnes, sur un total de 12.413 personnes interrogées, selon la méthode des quotas.
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP