Les livreurs à domicile Deliveroo seront dans les rues à Bordeaux ce samedi, mais pas pour les mêmes raisons que d'habitude.
Ils donneront de la voix pour protester contre une décision de leur employeur de modifier les termes de leurs contrats, ce qu'a expliqué Arthur Hay, secrétaire CGT des coursiers à vélo de la Gironde, invité du Grand Matin Été Sud Radio au micro de Philippe Verdier.
"Le service Deliveroo, qui a ouvert en novembre 2015, a recruté tous ses coursiers avec un contrat avec une base horaire, où on était payés 7,50 € de l'heure et, ensuite, on nous proposait de gagner 2, 3 ou 4 € par commande selon l'ancienneté, a-t-il indiqué. Cette base horaire nous permettait d'être rémunérés quand il n'y avait pas de commande."
Mais ça, c'était l'ancien système de rémunération. Depuis jeudi, les livreurs sont priés d'accepter de nouvelles règles, où ne figure plus de base horaire : "On est payé à la tâche, c'est 5 € la commande et rien de plus. Eux nous disent qu'on fera trois commandes par heure, qu'on va donc gagner plus. Mais le calcul est très rapide. Avec ces nouvelles conditions, pour arriver à la même rémunération, il va falloir faire, en moyenne, 7,5 commandes par heure. C'est absolument impossible."
Pour Arthur Hay, clairement, "le discours change" du côté de Deliveroo. "On nous a clairement dit qu'on allait pouvoir en faire un travail de plein temps et on nous a aussi incité à le faire en nous demandant de venir travailler dès 8h, a-t-il rappelé. Mais c'était à l'époque. Il y a un planning avec des places limitées selon les créneaux horaires et il est déjà très compliqué d'avoir des horaires avec Deliveroo. On est déjà trop de personnes mises en concurrence. Ce n'est plus possible d'en faire un travail à plein temps."
Autant de difficultés qui poussent donc les livreurs à manifester, ce samedi, dans les rues de Bordeaux et à chercher des soutiens : "On a contacté les restaurateurs et on a de bons retours. Certains seraient prêts à nous suivre sur un éventuel mouvement de déconnexion."
Pour calmer la gronde, Arthur Hay a fixé les revendications des livreurs Deliveroo : "On demande l'annulation de la décision devenue effective jeudi, à savoir l'obligation de contracter l'avenant qui nous fait passer au nouveau contrat payé à la tâche. Ou alors on demande un dédommagement important. Quand Deliveroo change ses conditions financières, elle change aussi notre crédibilité financière. Si on se laisse balader comme ça, on ne vaut plus rien, on ne peut plus louer d'appartement."