Reportage de Christine Bouillot
Installée au centre de Toulouse depuis plus de 20 ans, Christelle Pegoraro a posé une affiche sur sa vitrine : un avis de décès de sa boulangerie. En janvier, elle ne pourra plus payer sa facture d'électricité. Elle va passer de 2.000€ à 8.000€ par mois.
"Là, l'augmentation des matières premières, ce n'est plus possible, je n'arrive plus à l'absorber, témoigne-t-elle à notre micro. Et le coût de l'énergie viendra enfoncer le clou dans le cercueil. On a classé la baguette au patrimoine mondiale de l'Unesco... ça fait bien rire, soupire-t-elle. Cette baguette on va la voir au musée maintenant..."
"Si on veut continuer à exister, il va falloir vendre la baguette 5 ou 6€"
Six emplois sont en jeu ici et impossible de répercuter cette hausse des prix de l'énergie sur le prix de la baguette. "Aujourd'hui, le prix de la baguette est à 1€10. Mais si on veut continuer à exister, à combien va-t-il falloir la vendre ? 5€ ? 6€ ? Qui va acheter une baguette à ce prix-là ?"
"Ce n'est tout simplement pas vivable"
La Haute-Garonne compte 450 artisans-boulangers et plusieurs ont déjà annoncé qu'ils ne tiendraient pas. Les annonces de Bruno Le Maire ne changeront pas grand chose estime Jean-Pierre Feuillet, le président de l'Union des Boulangers Patissiers de Haute-Garonne. "Certains de mes collègues m'appellent en me disant que leur facture passe de 20.000€ par an à 100.000€. C'est-à-dire qu'avec une aide, elle va tomber à 70/80.000€. Ce n'est tout simplement pas vivable".
Les boulangers/pâtissiers ont prévu de manifester le 23 janvier prochain à Paris.
Reportage de Christine Bouillot