Le maire de Grande-Synthe ne supporte plus les conditions d’accueil des migrants. Dans sa ville, Damien Carême a comptabilisé 350 réfugiés et demandeurs d’asile sans solution pour les héberger. "Je ne peux plus avoir des gens qui vivent dans ces conditions. Ils ne peuvent pas se laver, ils n’ont pas de toilettes, il n’y pas de lieux dignes d’accueil", dénonce l’élu, invité du Grand Matin Sud Radio. En 2016, avec l’aide de MSF, il avait participé à la construction d’un camp qui a brûlé il y a trois mois et n’a plus de solutions depuis. Et ce n’est pas le plan présenté mercredi par le Premier ministre, débloquant plusieurs milliers de place d’hébergement, qui permettra de remédier à cette crise. "C’est un pas en avant mais il manque (…). Le plan du gouvernement n’est pas à la hauteur, l’urgence humanitaire appelle des efforts supplémentaires".
1/3 @EmmanuelMacron Ceci est une photo d'un enfant réfugié sur ma commune. C'est inhumain ! Je ne le supporte plus pic.twitter.com/x2mTro3OJ7
— Damien CAREME (@DamienCAREME) July 11, 2017
2/3 @EmmanuelMacron Une seconde photo d'un autre enfant ! Il y a extrême urgence. Vous ne pouvez rester insensible pic.twitter.com/WYdhDqose8
— Damien CAREME (@DamienCAREME) July 11, 2017
3/3 @EmmanuelMacron Une dernière photo pour vous faire réagir ! L'humanité, la dignité, maintenant ici en France ! pic.twitter.com/lluDma1jzY
— Damien CAREME (@DamienCAREME) July 11, 2017
Pour alerter le président de la République, l’édile a décidé de poster sur Twitter trois photos d’enfants de migrants. Parmi eux, Yasmine, deux ans, née dans la jungle de Calais. Si aujourd’hui elle est passée en Angleterre avec sa famille, il y a peu, elle dormait à même le sol dans un sous-bois. "C’est chez nous en 2017 que ces photos ont été prises, déplore Damien Carême. Ces images, j’ai voulu les dédicacer au président de la République pour qu’il mette en accord ses actes et ses paroles à Bruxelles où il a dit qu’il fallait accueillir les migrants de manière digne, à la hauteur de la France, le pays des droits de l’Homme".
Le maire de Grande-Synthe réclame donc la création des centres afin d’accueillir réfugiés et demandeurs d’asile dans conditions plus dignes. Et si le ministre de l’Intérieur juge que ces camps pourraient créer un appel d’air, Damien Carême est formel : "c’est l’Angleterre, à 40 km au large de Calais" qui attire les migrants. "Ces camps ne créent pas d’appel d’air. Je n’en peux plus d’entendre ça. Ce sont de faux arguments, un prétexte à ne rien faire", s’agace-t-il. Et de prendre en exemple l’expérience de l’ancien camp construit dans sa commune : "Quand on a ouvert le camp à Grande Synthe en avril 2016, il y avait 1 300 réfugiés qu’on a mis dans des conditions un peu plus digne. Au bout de trois mois, ils n’étaient plus que 700. Quand on met un certain nombre de choses à leur disposition, ils s’interrogent sur le droit d’asile".
>> Réécouter l'intégralité de l'interview du maire de Grande-Synthe, Damien Carême