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Le personnel de la justice se mobilise lors de l'audience sur l'héritage de Johnny

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Alors que le TGI de Nanterre étudie la requête des aînés de Johnny Hallyday, qui demandent le gel des avoirs et un droit de regard sur l'album posthume en préparation, les magistrats, greffiers et avocats ont profité des caméras pour se mobiliser contre la réforme de la justice.

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L'audience était particulièrement attendue et toute la presse s'est déplacée. Ce vendredi, le tribunal de grande instance de Nanterre étudie le référé déposé par David et Laura, les enfants aînés de Johnny Hallyday, qui continuent de contester l'héritage de leur père, décédé en décembre dernier, et demandent un gel des avoirs ainsi qu'un droit de regard sur l'album posthume du rockeur qui est en préparation.

C'est à l'occasion de l'arrivée des avocats, en début d'après-midi, et devant de nombreux journalistes, que le personnel de la justice a choisi de manifester sa gronde contre la réforme de la justice.

Pancartes "Macron m'a tuer" signées "La Justice", magistrats étendus, immobiles, sur le sol, pour illustrer ces journée "justice morte" dans toute la France, les images sont éloquentes et traduisent le malaise du personnel judiciaire face au projet de loi de programmation de la justice qui devrait être examiné en Conseil des ministres le 18 avril et pourrait être soumis avant l'été au Parlement.

Audiences renvoyées, rassemblements dans les juridictions... Au-delà de Nanterre, c'est dans toute la France que la mobilisation a eu lieu, contre un projet qui "annonce sans surprise la mort de la justice, au terme d'une longue maladie", ont dénoncé dans un communiqué l'Union syndicale des magistrats, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, ainsi que la CGT Chancelleries et services judiciaires, ainsi que d'autres syndicats.

Parmi les griefs contre le projet de réforme, "la suppression des 307 tribunaux d'instance et de la fonction spécialisée de juge d'instance, une organisation judiciaire illisible et éloignée du citoyen, déshumanisation de la justice, la déshumanisation de la justice ou encore la privatisation du contentieux civil".

Ils dénoncent aussi une "régression des droits de la défense, (un) recul du contrôle de la justice sur les atteintes aux libertés publiques, (une) suppression larvée du juge d'instruction et du juge de l'application des peines, (une) réduction de la collégialité".

"Le projet du gouvernement a le mérite de la cohérence: racler, réduire, supprimer, sacrifier tout ce qui peut l'être, au détriment de la qualité, pour que les jugements - ou leurs ersatz - sortent le plus vite possible, à moindre coût et que les personnels ne soient plus que des pions à déplacer", critiquent-ils. 

Les avocats étaient déjà mobilisés contre la réforme le 21 mars, à l'appel notamment du Conseil national des barreaux. La mobilisation avait été importante et de nombreuses audiences perturbées.

Une deuxième journée "justice morte", avec un rassemblement national à Paris, est déjà annoncée pour le 11 avril. 

À Grasse (Alpes-Maritimes), les accès au palais de justice étaient bloqués dès vendredi matin. Plusieurs dizaines de membres du barreau, ainsi que des représentants de l'USM, et des élus locaux parmi lesquels le maire LR Jérôme Viaud se sont rassemblés pour empêcher l'ouverture, a indiqué le président du tribunal Michaël Janas.

"Tout ce qui est très urgent est traité mais pour le reste, les audiences sont reportées et les justiciables ne peuvent pas rentrer", a-t-il précisé à l'AFP.

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