Selon les syndicats, près de 1000 postes seraient dans la balance et pourraient être supprimés, en échange d'une aide de l'État pour moderniser les établissements de l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille.
Pourtant, si la situation des locaux est effectivement critique, celle du personnel ne l'est pas moins.
Colette a récemment subi une intervention chirurgicale à l'hôpital de la Timone, un établissement qui lui laisse comme une impression de low cost : "J'ai dû prendre la douche en 2min18 au fond du couloir, alors que le volet roulant était cassé, qu'il n'y avait pas de rideau et puis dans la nuit, j'entendais un bruit qui s'est avéré être le chauffage qui coulait. C'était un peu lamentable. J'avais un peu l'impression d'être à l'époque de Zola."
Le plan de modernisation est important et nécessaire, mais il pose question à Danielle Ceccaldi, élue CGT : "Ça va nous permettre de rénover des bâtiments qui sont dans un sale état, de réparer l'électricité, mais sur le fond, ça ne réglera rien. Il y aura près de 500 lits qui disparaîtront. On a déjà supprimé 400 postes, donc si on compte encore en supprimer..."
Plus de budget, moins de budget, le problème n'est pas là, comme en témoigne anonymement un médecin chef de service.
"Qu'on nous laisse déjà utiliser les moyens mis à notre disposition", réclame-t-il. Où va l'argent ? Il n'en sait rien. Sa seule certitude, c'est que l'intérêt du malade passe toujours en dernier. Il dénonce ainsi, et il ne serait pas le seul, le clientélisme, le copinage et l'opacité dans les hautes sphères d'un hôpital public malade.
Un reportage de Stéphane Burgatt pour Sud Radio