Le rappeur Booba a décidé de se désister de poursuites en diffamation contre l'ex-reine des influenceurs Magali Berdah, qui visaient des messages et une interview fin mai 2022 où elle dénonçait le harcèlement dont elle fait l'objet, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
Le désistement sera formellement acté vendredi par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui devait examiner ce dossier.
Le "Duc de Boulogne" s'est lancé en 2022 avec un collectif "d'aide aux victimes d'influenceurs" dans une croisade contre ceux qu'il appelle les "influvoleurs", dénonçant de multiples arnaques à l'encontre des internautes.
De son côté, Magali Berdah dénonce le "cyberharcèlement" dont elle fait l'objet, et pour lequel le rappeur de 48 ans a été mis en examen.
Les propos poursuivis par Booba remontaient à la fin du mois de mai 2022, au début de ce feuilleton au long cours.
"Il est intouchable, il vit à Miami, et a une puissance de frappe énorme, avec cinq millions d'abonnés sur Twitter", se désolait Magali Berdah dans un entretien au Parisien le 24 mai 2022, "de son compte en découlent des centaines d'autres internautes qui se mettent à me harceler, le jour, la nuit, avec des menaces de mort".
Etaient également visés des messages sur Instagram des 25 et 27 mai dans lesquels Magali Berdah accusait Booba de "faire n'importe quoi" et la mettre en danger ainsi que sa famille, d'attiser "la haine". "Je subis du harcèlement en meute depuis plusieurs jours ! H24 ! Ca suffit ! Laisse-moi tranquille !".
Dans un communiqué, les avocats de Magali Berdah ont dénoncé ce désistement annoncé "moins de trois jours avant l'audience", affirmant que la date d'audience est fixée depuis plus d'un an et que trois heures ont été bloquées par la chambre pour l'examen de ce dossier.
"Ces plaintes en diffamation n'étaient qu'un leurre", et "n'avaient qu'un seul but", "faire taire Magali Berdah", ont accusé Mes Antonin Gravelin-Rodriguez, Rachel-Flore Pardo et David Olivier Kaminski.
Ils dénoncent une "procédure bâillon", une "procédure abusive", espérant que Booba "sera lourdement condamné" pour cela.
Jointe par l'AFP, l'avocate du rappeur, Me Marie Roumiantseva, n'a pas souhaité réagir.

Le rappeur français Booba en concert à Abidjan, le 30 avril 2023 en Côte d'Ivoire
Issouf SANOGO - AFP/Archives
Booba, désormais installé aux Etats-Unis, a été mis en examen fin 2023 pour cyberharcèlement à l'encontre de Magali Berdah, et placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour des menaces de mort et recel d'une infraction d'atteinte à l'intimité.
Dans cette affaire, il est notamment reproché à Booba "au moins 487 messages sur les réseaux sociaux la visant directement" entre mai 2022 et mai 2023, d'après des éléments de l'enquête consultés par l'AFP.
Lui a contesté toute menace de mort ou "intention d'atteindre Magali Berdah dans sa santé ou sa vie". Booba a expliqué "essayer de démasquer (Mme Berdah et ses proches) pour prouver que ce sont des escrocs", un "vrai combat qui a abouti à une loi contre les influenceurs", a-t-il souligné.
En outre, 28 personnes ont été condamnées en mars dernier à Paris pour avoir participé au cyberharcèlement "en meute" de Magali Berdah.
De son côté, Booba avait porté plainte contre Mme Berdah pour pratiques commerciales trompeuses, mais l'enquête avait été classée sans suite en mars par le parquet de Paris.
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