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Le regard libre d'Elisabeth Lévy - Au concours de prudence, le Conseil scientifique gagne haut-la-main

Alors que le président de la République a pris la décision de rouvrir les écoles, le Conseil scientifique gronde - mais pas trop - évoquant "un risque". Mais si les politiques suivaient toujours les conseils de Jean-Paul Delfraissy et consorts, il faudrait sans cesse favoriser la prudence. Facile à dire quand le seul paramètre de l'équation du Conseil a une seule inconnue : la santé.

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Le Conseil scientifique et le gouvernement ne sont pas d’accord sur la rentrée des classes. 

Plusieurs organisations d’enseignants réclamaient un avis du Conseil scientifique avant de reprendre le chemin des classes. Ils l’ont eu samedi soir. Et pas sûr que ça stimule leur ardeur. 

L’instance présidée par Jean-François Delfraissy - l’homme qui voulait enfermer les plus de 65 ans - rappelle que dans les établissements scolaires et universitaires, le risque de transmission est important et les mesures barrières compliquées à faire assimiler. 

En conséquence, « le Conseil scientifique propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre. »

Ça a le mérite de la clarté.

Oui, c’est clairement une pierre dans le jardin d’Emmanuel Macron qui a surpris tout le monde, en annonçant l’ouverture des écoles. 

Cependant, le Conseil scientifique nuance immédiatement cette conclusion définitive. Évoquant les enjeux sociétaux, il ajoute dans un français pesant que « le Conseil scientifique prend acte de la décision politique prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques, de réouverture progressive et prudente des crèches, écoles, collèges et lycées. » En somme, il désapprouve mais il comprend.  

Comment s’explique ce pataquès entre le gouvernement et les scientifiques ? 

C’est le festival de la défausse. Tout d’abord, l’exécutif s’est mis dans la nasse en affirmant que derrière chacune de ses décisions, il y avait une blouse blanche. De l’autre côté, les scientifiques ne veulent pas être comptables des choix du gouvernement. 

Tout le monde ouvre des parapluies dans la perspective de l’après. Et on peut le comprendre. Les plaintes s’amoncellent à la "Cour de justice de la République" : homicide, non-assistance à personne en danger, etc… Chacun se constitue une défense avec des déclarations publiques. Et au concours de prudence, le Conseil scientifique gagne haut-la-main. Facile : son équation a un seul paramètre, la santé.

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