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Une chanson de rap dans laquelle Pascal Praud est menacé de mort fait scandale. Voici le couplet polémique.
Les hommes en bleu sèment la terreur n’ont pas de cœur comme collabos
Les journalistes salissent l’islam sont amateurs comme Pascal Praud
ça mérite une balle dans le cervelet, le canon au fond de la bouche
J’suis musulman et fier de l’être on va jamais me traîner dans la boue…
Dans la chanson « zéro détail », écrite par un certain Sneazzy qui chante avec Nekfeu. En 2013, dans la chanson du film « La marche », il déclarait « Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo ». Deux ans plus tard, après l’attentat : Je me sens con. Espérons qu’il se sentira con, cette fois, sans qu’un imbécile prenne ses paroles au premier degré.
Justement, il ne s’agit pas de premier degré mais d’art quoi qu’on en pense.
De l’art très premier degré. La violence, les menaces, l’appel à la haine (des policiers) sont consubstantiels au rap. Expression de la « culture racaille ». Toute parole déplaisante, toute offense déclenche des « je vais te tuer. Comme avec Mila, comme avec Zineb El-Rhazoui. Or, ce refus du pluralisme et de l’altérité est désormais la marque d’une certaine gauche radicale.
En tout cas, la condamnation des rappeurs unanime. Ou pas.
Drôle d’unanimité. Dans la sphère politique, les Républicains et quelques RN comme Jean Messiha. Silence total des représentants des musulmans et de la gauche (sauf de quelques journalistes comme Askolovtich et Naulleau).
Imaginez qu’une chanson menace nommément de viol une femme de gauche : il y aurait un immense haut-le-cœur dans le pays. Avec un journaliste supposément de droite tout est permis. Praud est régulièrement dénoncé comme un des chefs d’orchestre du complot néo-réac. Car il donne la parole à tout le monde. Or, ces individus sont tellement habitués à débattre entre eux que le fait d’avoir des contradicteurs est un scandale.
Mais si on défend Mila, pourquoi pas Sneazzy et Nekfeu ? Votre amour de la liberté d’expression est-il à géométrie variable ?
La différence entre l’appel au meurtre d’une personne - délit pour lequel peine encourue est 5 ans de prison et 45.000 euros d’amende - et la détestation d’une religion ne vous échappe certainement pas.
Pour autant, faut-il interdire ? Je n’en sais rien. Pascal Praud peut porter plainte. Le Parquet, si diligent dans certains cas, pourrait aussi s’en saisir.
À Canal Plus, on n’exclut rien, y compris d’inviter les deux rappeurs qui pensent que la critique de l’islam mérite une balle dans la tête. Peut-être la meilleure façon de prouver que ce qui s’obtient par l’argumentation est infiniment plus précieux que ce qu’on exige par intimidation. Cela s’appelle l’esprit français.