Revenons sur la libération de Sophie Pétronin.
On se réjouit qu’une citoyenne française et trois autres otages aient retrouvé leur famille. Les médias se sont régalés avec la séquence émotion du fiston quinquagénaire poussant des cris d’enfant en retrouvant « Maman ! ».
Cependant, beaucoup de Français ont été sidérés d’entendre l’ex-otage couvrir ses geôliers d’éloges. Elle ne veut pas qu’on les appelle djihadistes ou terroristes mais préfère “opposants armés”. Ils l’ont bien traitée, ont fait venir le médecin. Elle a vécu une retraite spirituelle. Bref, on se demande pourquoi elle a accepté de rentrer. D’ailleurs, et c’est le plus choquant, elle retourne au Mali, pour lequel elle implore la bénédiction d’Allah.
Cela choque qu’elle se soit convertie à l’islam ?
Elle croit en ce qu’elle veut. Mais au-delà de la foi, elle semble adopter l’idéologie de nos ennemis. 45 de nos soldats sont morts pour combattre les groupes tels que celui qui la détenait. On a donc le sentiment que la France s’est fait cocufier dans cette affaire. Cela explique peut-être qu’à Villacoublay, le président de la République ait fait service minimum.
Il est vrai c’est la présidence malienne qui a négocié cette libération. Et Sophie Pétronin n’était pas le sujet de la discussion. Mais difficile de penser que Paris n’a pas donné son accord. Et que sa qualité de française n’a pas joué. De plus, le prix payé nous concerne doublement.
- La libération de 200 prisonniers dont “une dizaine seulement seraient dangereux”. Dix, ça suffit pour commettre des attentats, des embuscades dans lesquels nos soldats peuvent être tués.
- Nous avons sans doute payé. Et cet argent contribuera aux malheurs de ce pays qu’elle aime tant.
Jean Castex affirme le contraire : la France n’aurait pas payé.
Libre à vous de le croire sur parole. Nous n’avons aucune preuve, mais c’est un rituel. À chaque fois, revient le refrain de la France qui ne paie pas et ne négocie pas. Sauf que tout le monde sait que c’est faux. En l’occurrence, on parle de quelques millions d’euros.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens écoeurés affirment qu’on aurait dû abandonner cette vieille dame à son sort. Ils se trompent. La France ne laisse pas tomber ses citoyens, même quand ils sont aussi ingrats que notre Calamity Sophie. C’est peut-être une insupportable donneuse de leçons mais c’est “notre” donneuse de leçons. Ironie du sort : si cette sans-frontiériste au grand cœur est libre, c’est grâce à ce qu’on n’ose pas appeler “la préférence nationale”.