Ce mardi, Élisabeth Lévy revient sur la tribune des généraux publiée par Valeurs Actuelles le 21 avril dernier.
La tribune a été signée par un millier de militaires en retraites, dont 20 généraux et une centaine d’officiers. Ils ne représentent qu’eux-mêmes et ont le droit de s’exprimer. Elle a été publiée le 14 avril sur le site Place d’armes, le 18 avril dans le Journal d’Aix les Bains et le 21 avril par Valeurs Actuelles. Cette date d'anniversaire du putsch est une pure coïncidence mais pointée comme un symbole. Du coup, des milliers de commentaires et de tweets évoquent le quarteron de généraux en retraite.
Pour l’essentiel, c'est un constat sur le délitement du pays, un risque de guerre civile, un "certain antiracisme", qui peut aboutir à la haine raciale, un Islamisme et des hordes de banlieue, des territoires perdus. Il évoquent aussi des "manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs face à des gilets jaunes exprimant leurs désespoirs. Distinction entre une bonne et une mauvaise violence très contestable".
Une phrase reste assez problématique : "Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles". Mais c'est pourtant factuellement exact : une explosion de violence appellerait l’intervention de l’armée. Mais on dirait qu’ils souhaitent ce qu’ils prédisent.
Donc vous comprenez que cette tribune ait choqué ?
Elle n’a choqué personne. C'est une pure comédie et cela révèle surtout la sottise d’un antifascisme sans fascistes. Eugénie Bastié explique que Mélenchon a fait un tweet sur l'attentat de Rambouillet et six sur ce texte. Il a même réalisé un signalement au procureur. C'est assez rigolo pour quelqu’un qui soutenait Eric Drouet quand il voulait marcher sur l’Elysée. Soudainement, il est très à cheval sur les institutions.
En fait, tous ces gens se régalent. Enfin, ils peuvent jouer à la résistance en fantasmant sur un putsch. Alors que nos policiers sont tués ou attaqués, que des territoires sont livrés à la loi des bandent, ils entendent des bruits de botte.
Quant à Florence Parly, elle a une réaction de flic. Elle va lancer une enquête pour voir si quelques militaires d’active ne se seraient pas glissés parmi les signataires. Rien de neuf : quand on ne veut pas entendre le message, on s’emploie à disqualifier le messager.