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"Le temps passé devant les écrans c’est du temps de développement en moins"

Par Jean Baptiste Giraud

Le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre et auteur de "L’intelligence spirituelle de votre enfants" aux éditions Leduc.s était l'invité de Patrick Roger le 9 avril 2024 dans “Sud Radio vous explique”.

enfants
Des enfants qui vivent de plus en plus en intérieur. (Riccardo Milani / Hans Lucas via AFP)

Des députés de la majorité veulent limiter et encadrer l’usage des écrans chez les enfants de moins de trois ans, usage qui inquiète de plus en plus les pédopsychiatres et qui a un effet reconnu et délétère sur leur développement. Un impact confirmé par le pédopsychiatre Stéphane Clerget qui assure que le consensus existe et n’est pas "si récent que ça". "Il y a 20 ans, dans un livre ‘Ils n’ont d’yeux que pour elle’ déjà je citais des études qui commençaient à être faites sur l’impact délétère, négatif, dangereux des écrans sur les enfants."

Les écrans entraînent "un retard de développement"

Le docteur explique : "le temps passé devant les écrans c’est du temps de développement en moins". Et ce "quel que soit le contenu de ces écrans", ce qui rejette de fait l’idée des programmes éducatifs dédiés aux très jeunes. Or, souligne le docteur, avant trois ans "le développement est très rapide" chez l’enfant. "Globalement, ça entraîne un retard de développement." Des retards dans le langage, la communication et même moteurs pour certains, précise le pédopsychiatre.

Les écrans ne sont toutefois pas la seule cause de ces retards. "Si on constate qu’un enfant passe trois quatre heures devant un écran, c’est quand même le symptôme de parents pas suffisamment présents", souligne le Dr Clerget. "Ça va de pair avec des problèmes éducatifs de toutes sortes."

"En tant que parents, il faut quand même mesurer le temps passé"

L’usage des écrans chez les enfants de plus de trois ans et les adolescents, qui passent de plus en plus de temps sur les applis par exemple, reste en question. "C’est une nouvelle fois lié au temps. Je dirais qui va à l’école, qui a des copains, qui fait du sport, qui joue, qui lit… il peut, à côté de ça, regarder les écrans." Mais cette activité doit être une activité de divertissement "parmi d’autres" mais ne doit pas être "la seule activité".

"Nous, en tant que parents, il faut quand même mesurer le temps passé devant les écrans", conseille le pédopsychiatre. Il conseille "une heure par année d’âge par semaine. Un enfant de 6 ans, 6 heures d’écran par semaine" et ainsi de suite. Toutefois, il demande aux parents de vérifier que "l’enfant ne regarde pas les écrans le soir, parce que ça entraîne un retard de sommeil, et qu’il fasse d’autres choses". Et il appelle les parents à la vigilance de leur propre consommation d’écrans qui risque fortement d’être imitée par les enfants.

Mais pour ce qui est d’une limitation imposée par la loi, le docteur n’est pas totalement convaincu. Il estime que c’est aux parents de prendre les devants. "Les parents, globalement, veulent faire attention à leurs enfants." Ils doivent donc les informer, leur expliquer et, surtout, "leur donner des alternatives" aux écrans. Mais "on ne va pas amener la police dans les appartements pour surveiller les écrans. Il faut être sérieux !" La surveillance pourrait néanmoins être utile "dans les lieux collectifs", souligne Stéphane Clerget. Ainsi qu’un contrôle des smartphones "dans les établissements scolaires, par exemple".

Retrouvez "Sud Radio vous explique" chaque jour à 7h40 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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