Laisser le temps de voir si le Pass sanitaire fonctionne
Selon un sondage récent Opinion Way, 16% des Français ne souhaitent toujours pas se faire vacciner. Olivier Véran vient quant à lui d’annoncer une troisième dose, une dose de rappel pour les personnes à risque de plus de 65 ans. N’est-ce pas trop tôt, alors que la Haute Autorité de Santé n’a pas rendu son avis sur le sujet ? "Olivier Véran a pris le soin de dire qu’il attendait son avis, précise Jean Terlier, député LREM du Tarn. Je crois qu’il y a un constat que l’immunité baisse après six à huit mois. Pour les personnes les plus fragiles, une troisième injection est envisagée. Il faudra laisser passer six mois entre la deuxième et la troisième dose. Ce sera sous la forme d’une incitation forte."
Obligation, Pass sanitaire ou incitation forte à se faire vacciner, au fond, quelle différence ? "Une loi a été votée fin juillet qui a mis en place un système de Pass sanitaire comme incitation à la vaccination, rappelle le député. Je crois que cela a fonctionné. Depuis, plus de dix millions de Français sont allés se faire vacciner. Laissons le temps de voir si cette loi fonctionne et faisons-en l’évaluation. Ensuite, nous déciderons s’il faut passer au stade supérieur et décider l’obligation vaccinale."
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— Sud Radio (@SudRadio) August 24, 2021
"La vaccination des enfants est inutile"
Pour autant, en Israël, alors que la dose de rappel a déjà été instaurée, le nombre de cas augmente. Quid de son efficacité face au variant Delta ? "Avant de répondre, je dirai que je n’ai aucun conflit d’intérêt et ne fait pas de politique, précise Philippe Poindron, virologue et professeur honoraire de virologie à l’université de Strasbourg. Ce qui se passe en Israël est curieux, car le nombre de vaccinés est considérable. À l’hôpital Herzog, 70% des gens hospitalisés ont déjà été vaccinés. Comme la vaccination n’est pas si lointaine, on peut se demander si le vaccin Pfizer protège totalement contre le variant Delta. La réponse est non. Évidement, il protège un peu ; ce serait idiot de dire qu’il serait inefficace. Mais « tous vaccinés, tous protégés », c’est faux. Il y a un rapport bénéfice-risque favorable pour une partie de la population."
Faut-il modifier le choix de vaccin. ? "Si l’on garde un vaccin à ARN messager, cela veut dire qu’il ne faut plus utiliser l’ARN de la souche historique mais l’adapter à celui qui circule, estime le virologue. Je suppose qu’il faut écouler les stocks de vaccins Pfizer ou Moderna préparés à partir de la souche chinoise historique. Mais si l’on veut vraiment avoir un vaccin qui fonctionne, il faudra bien passer à l’ARN messager du variant Delta." Quid des effets secondaires ? Ne manque-t-on pas de transparence à ce sujet, ce qui contribue à développer les thèses conspirationnistes ?"Il y en a, que l’on observe avec les vaccins ARN. Aux États-Unis, d’après une publication fondée sur 2 millions de vaccinés, nous avons 1 pour 100.000 personnes, des jeunes gens aux alentours de 30 ans, qui ont fait une myocardite. Et 1,8 sur 100.000 ont fait une péricardite. Ce sont des cas rares d’inflammation du cœur, mais ils existent. Ce ne sont pas des atteintes bénignes, il faut du temps pour s’en remettre. Il y a aussi des effets thrombo-emboliques, rares, notamment chez les femmes en âge de procréer. Il faut qu’elles fassent attention. Quand on veut vacciner, et je ne suis pas contre la vaccination, il faut peser le rapport bénéfice-risque. Si l’on a plus de risque de faire une forme grave, il n’y a pas à hésiter. Si le risque de faire une forme grave est mis en balance avec un effet secondaire, on peut hésiter. Par contre, pour la vaccination des enfants, tout ce que j’ai pu lire montre que c’est inutile. Quelquefois, ce peut même être grave."