"Les vaccins ARN ont une efficacité extraordinaire"
L’Inde est devenue le deuxième pays le plus touché au monde par le Covid-19. On parle d’un virus double mutant. C’est-à-dire ? "C’est un nom qui est resté, mais il n’est pas plus double mutant, double force ou double propriété, rassure Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS à Aix-Marseille, spécialiste des coronavirus. C’est un virus qui a deux mutations à la surface de l’interaction de sa protéine qui va se fixer à nos récepteurs cellulaires. Les autres variants ont aussi beaucoup de mutations différentes. C’est juste une appellation, il ne faut pas avoir d’inquiétude du fait de ce double."
En sait-on plus sur sa dangerosité ? "Oui, on sait que ces deux mutations sont préoccupantes en ce qui concerne la reconnaissance du virus sur nos cellules. Il diminue un petit peu d’efficacité vaccinale. Les vaccins ARN ont une efficacité extraordinaire, c’était une des bonnes surprises de l’année. Si elle est un peu diminuée, cela va quand même fonctionner. Cela aura un effet plus que protecteur sur les formes graves. La vaccination est plus que jamais à l’honneur."
Le virologue Bruno Canard au sujet du #variantIndien 🚨
"Les autres variants ont eux aussi des mutations, il ne faut pas avoir peur du terme #DoubleVariant. En revanche, ce variant diminue l'efficacité vaccinale, heureusement, les vaccins ARN ont une efficacité extraordinaire". pic.twitter.com/48JjlytatU— Sud Radio (@SudRadio) April 22, 2021
"C’est une courbe exponentielle"
Sait-on si ce variant indien est déjà en France ? "Oui certainement, estime ce spécialiste des coronavirus. Ce variant circule déjà. Au début, il y a peu de cas, mais après c’est une courbe exponentielle, rappelle Bruno Canard. Il va se développer très vite. Comme on l’a vu pour le variant anglais, quand on se pose la question, en général, c’est trop tard. La courbe en Inde est exponentielle. Même si ce n’est pas dû à ce mutant là, il circule beaucoup. On ne sait que ce que l’on mesure. On voit qu’il y a beaucoup de cas en Inde. Il faut regarder dans ces cas, diagnostiquer, séquencer, savoir quel mutant circule."
Est-on en mesure de le faire ? "Oui, c’est un effort difficile à mettre en place dans certains pays, souligne toutefois le directeur de recherche au CNRS à Aix-Marseille. Il est parfois difficile à mettre en place dans des pays où les centres de recherche de test ou de séquençage ont des difficultés d’organisation. Quand c’est désorganisé, c’est plus difficile. Mais bien sûr, cela peut se faire."
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une" avec Benjamin Glaise
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !