Le bilan est loin d'être flatteur pour le système scolaire français. Déjà pointée du doigt dans les enquêtes internationales, notamment l'enquête Pisa, l'école n'arrive pas plus à convaincre dans ses frontières. Dans un sondage Ifop pour Sud Radio et LCP publié vendredi, 69% des sondés affirment que l'école fonctionne assez mal (51%), voire très mal (18%).
Invité du Grand Matin Sud Radio, Jean-Paul Mongin, délégué général de SOS Education, enfonce le clou. "Personne, à droite comme à gauche, ne peut dire que l’école fonctionne bien", affirme-t-il, "20 % des élèves sortent du CM2 en étant illettrés, un taux qui monte à 58 % dans les zones défavorisées. 40 % des élèves ne maîtrisent pas les bases des mathématiques".
Le constat est néanmoins plus nuancé en fonction du niveau. Ainsi l'école maternelle et l'école primaire gardent une image positive pour la majorité des personnes interrogées. La cassure se révèle au niveau du secondaire, et tout particulièrement au niveau du collège qui fonctionne mal pour 74% des sondés.
Interrogé sur les missions de l'école, tout le monde semble d'accord pour dire que la transmission des savoirs fondamentaux, c'est-à-dire lire, écrire et compter, est une priorité (65%). "Ce qui est intéressant [...], c'est la tendance. En 2014, nous avions fait la même enquête, et ils n’étaient que 58 %. Il y a donc un rebond de cette aspiration à la transmission des fondamentaux".
Sans surprise, cette tendance se retrouve dans les chantiers que les Français voudraient voir mis en place par le prochain président de la République. Pour quatre sondés sur dix, il faut ainsi favoriser les enseignements classiques (lecture, écriture, histoire, mathématiques) de manière à ce qu’ils soient au cœur du programme scolaire et lutter contre l’échec scolaire et le décrochage.
Parmi les mesures proposées par les candidats, on note aussi un intérêt pour toutes les propositions visant à instaurer plus de flexibilité au sein du système scolaire. Près de trois-quart des personnes interrogées se déclarent favorables à un assouplissement de la carte scolaire, la suppression progressive du collège unique et une autonomisation de l'école, notamment pour recruter les professeurs ou adapter les rythmes scolaires.