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L’écologie, LA priorité pour les élections européennes ?

Par La Rédaction

L’écologie doit-elle être la priorité pour les élections européennes ? C’est le débat du jour avec Véronique Jacquier dans "Info vérité" sur Sud Radio, le 29 avril 2019. Avec pour invités :
- Sandra Regol, porte-parole d’EELV ;
- David Belliard, président du groupe EELV au Conseil de Paris ;
- Lionel Causse, député LREM des Landes ;
- José Espinosa, cheminot retraité, coordinateur des Gilets Jaunes à Montreuil.

"Info Vérité" est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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Emmanuel Macron n’a consacré que trois minutes à la question de la transition écologique, jeudi dernier, lors de sa conférence de presse. Pourtant, la crise des Gilets Jaunes est partie de la taxe carbone et d’une façon de toujours considérer l’écologie comme punitive. Alors, faut-il remettre l’écologie au cœur de toutes les priorités ?

Pas de politique écologique européenne

"Pour que ce soit une priorité dans le cadre des élections européennes, il faudrait qu’il y ait d’abord une politique européenne de la transition écologique, ce qui n’est pas le cas", souligne Véronique Jacquier. Il faudrait qu’elle soit dotée d’un véritable budget. Ce serait pertinent. Les émissions de gaz à effet de serre ont encore augmenté de 2% l’an passé, au niveau mondial. L’Europe est donc concernée. Mais il faudrait que les Chinois, les Indiens, les Américains, fassent autant d’efforts que les Européens...

Ensuite, on reprend les revendications des Gilets Jaunes, il a été évoqué, ces derniers mois, une taxe sur le kérosène des avions, une autre sur le gazole des bateaux cargos. "Ce ne sont pas forcement de bonnes pistes. La France ne peut rien faire toute seule et raisonner en terme de taxe, c’est encore raisonner en terme d’impôts", juge Véronique Jacquier. Le parti Europe Écologie les Verts propose, pour les élections européennes, la création d’une banque européenne du climat pour investir 100 milliards par an dans la transition écologique. Là encore, c’est une idée vertueuse. Mais où va-t-on trouver ces 100 milliards d'euros ?

Une grande politique qui se fait attendre

Nicolas Hulot sur France 2, hier soir, a déploré le peu d’ambition du gouvernement pour la transition écologique. "Il a raison, estime Véronique Jacquier. Il propose une vision transversale. Mais on se rend bien compte que, ce qui marche, c’est une écologie incitative. Or, pour l’instant, aucun politique n’est capable de proposer une transition écologique incitative avec une vision". Certes, certaines politiques commencent à porter des fruits. Les aides pour la rénovation thermique, la prime à la casse pour changer son vieux véhicule diesel : 5.000 euros si vous n’êtes pas imposable pour vous aider à acheter un véhicule électrique. C’est un énorme succès, avec 278.000 dossiers remplis, en trois mois, entre janvier et mars 2019. Soit un bond de 64% en un an.

En revanche, la grande politique se fait attendre. On n’entend plus parler de la taxe carbone. L’augmentation est gelée pour cette année. Mais que se passera-t-il l’an prochain ? "Pour ne pas aller sur ce terrain glissant, Emmanuel Macron a annoncé une convention citoyenne avec 150 personnes tirées au sort, chargées de réfléchir à la transition écologique. Quel pouvoir aura cette convention ? Le président crée un énième comité Théodule pour réfléchir sur des sujets qui requièrent de l’expertise et une vision. Il existe déjà 60 comités Théodule pour réfléchir sur l’environnement." Emmanuel Macron avait lancé, en novembre, un haut comité sur le climat. On ne sait pas où il est passé… Hier soir, Nicolas Hulot a évoqué une Chambre du futur à coté de l’Assemblée nationale et du Sénat. "Il faut phosphorer, on est tous d’accord ! Mais il faut le faire avec pragmatisme. Priorité à l’écologie oui, mais priorité aussi à la recherche, à l’innovation pour moins polluer, pour ne plus détruire des forets en Indonésie ou en Amazonie. Bref, pour sauver notre planète, la première des priorités est de changer notre façon de raisonner."

Comme le rappelle Sandra Regol, porte-parole d’EELV, "la demande de transition écologique est ressortie en deuxième position du Grand Débat". Selon elle, "on a dix ans pour inverser la courbe du réchauffement climatique. Pour l’instant, le président se paie de mots, ça devient dramatique". Que penser du mouvement des Gilets Jaunes ? "Et fait, c’est pratique d’opposer Gilets Jaunes et transition écologique. Dès le départ, environnementalistes et Gilets Jaunes se sont rejoints. C’est en réalité la première révolte environnementale qui existe en France." Par ailleurs, estime Sandra Regol, "si vous comparez, proportionnellement, entre votre boulanger et Total, vous verrez que le second ne paie presque pas d’impôt. Nous avons aussi besoin d’un tissu de TPE, PME, PMI très dense. Et il y en a beaucoup à créer dans la transition écologique".

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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