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L'édito éco d'Yves de Kerdrel - Les forêts des grands groupes : "C’est se faire de la pub à peu de frais"

Retrouvez l'édito éco d'Yves de Kerdrel chaque matin à 8h30 sur sudradio.fr. C’est devenu une mode chez les grands groupes industriels : acheter des forêts qui sont considérées comme des puits à carbone Ça a commencé au mois d’octobre dernier quand la nouvelle patronne d’Air France a annoncé qu’Air France allait planter des arbres. Tout […]

Le transport aérien est responsable d'environ 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. © Pixabay

Retrouvez l'édito éco d'Yves de Kerdrel chaque matin à 8h30 sur sudradio.fr.

C’est devenu une mode chez les grands groupes industriels : acheter des forêts qui sont considérées comme des puits à carbone


Ça a commencé au mois d’octobre dernier quand la nouvelle patronne d’Air France a annoncé qu’Air France allait planter des arbres. Tout cela afin de compenser les émissions de CO2 faites par ses 450 vols intérieurs. Aussitôt elle a été suivie par British Airways et EasyJet. Il faut dire que les compagnies aériennes ont beaucoup à se faire pardonner puisque le kérosène n’est pas taxé et qu’elles émettent énormément de CO2. Et puis tout ça a pris les airs d’une mode puisque Eurostar qui n’est pas une entreprise polluante s’est engagée à planter 20 000 arbres par an. Entre nous c’est vraiment de l’effet d’optique, puisque planter 20 000 arbres cela revient à 30 000 euros. C’est se faire de la pub à peu de frais. Bien sûr il y a aussi les majors pétrolières. Ainsi Shell veut faire pousser plus de 5 millions d’arbres sur l’année aux Pays-Bas. Idem pour l’italienne ENI, mais cette fois sur 8 millions d’hectares en Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Mozambique et au Ghana. Enfin, Total n’est pas en reste. Cet été le groupe a révélé vouloir investir 100 millions de dollars (90 millions d’euros) dans des projets forestiers.

Pourquoi cet emballement pour les arbres et les forêts ?
D’abord comme nous l’avons tous appris en Sciences Nat, les forêts absorbent le CO 2 dans le cadre de la photosynthèse. Cela c’est de la physique. Il y a donc une vraie compensation dans le bilan carbone de ces groupes lorsqu’ils protègent des forêts. Mais en plus de cela avec ce qui s’est passé au Brésil puis en Australie, il y a une vraie sympathie qui s’est développée en faveur des arbres. Une entreprise qui annonce une initiative en faveur des arbres satisfait ses employés et à plus de chance de recruter les jeunes diplômés. Le problème c’est qu’en matière de reforestation, il y a peu de place sur la planète. Car les pays émergents continuent à détruire des forêts. C’est pour ça que Total a dû se contenter de deux projets au Kenya et en Colombie et bientôt en France : soit 5 % seulement de ses projets. Qu’il y ait une vraie prise de conscience, c’est très bien. Mais pas au point d’en faire un outil de communication à la mode. C’est très bien de se rappeler que la forêt est précieuse. Mais la forêt, c’est un investissement de long terme. Et non pas un coup de pub.

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