"Je ne vois pas l’intérêt de descendre de 10km/h, à part une fois de plus pour mettre des PV et de l’argent dans les caisses". "C’est une connerie, ça sert à rien. Qu’on réduise la vitesse en ville, d’accord, mais sur les routes je ne comprends pas. Sur certaines départementales pourquoi pas, mais pour le reste non...". À Bordeaux, les automobilistes semblent s’être passé le mot en ce début d’année 2018. La proposition d’Édouard Philippe de baisser à 80km/h la vitesse maximale autorisée sur les routes nationales et départementales laisse au mieux sceptique, au pire furieux.
Directeur de l'Automobile Club du Sud-Ouest, Yves Albert assure au micro de Sud Radio ne pas croire à l’objectif affiché du gouvernement avec cette mesure : réduire de 400 le nombre de tués ainsi que le nombre de blessés chaque année sur les routes. "Nous n’y croyons pas parce que nous croyons bien plus au changement de comportement des automobilistes qu’à une réduction de la vitesse. Cela va coûter très cher puisqu’il faudra changer tous les panneaux sur le plan national, et peut-être qu’on ferait mieux d’allouer cet argent à l’amélioration des infrastructures routières. Il faudra par ailleurs beaucoup de gens à tous ceux qui sont habitués à la vitesse de 90km/h pour se réadapter. Cela ne fera qu’augmenter le nombre de procès-verbaux lorsque les gens seront flashés", pointe-t-il.
Si la mesure était effectivement adoptée, près de 400 000 kilomètres de routes seraient concernés, impliquant le changement de pas moins de 20 000 panneaux de signalisation.
Un reportage de Christophe Bernard.