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Les "Bibs" de Michelin rassemblés à Clermont-Ferrand en soutien à Vannes et Cholet

"Une détresse monumentale": des salariés se sont rassemblés vendredi devant un site de Michelin à Clermont-Ferrand, où est situé le siège social du groupe, en soutien à leurs collègues de Vannes (Morbihan) et Cholet (Maine-et-Loire) dont les usines doivent fermer.

JEAN-PHILIPPE KSIAZEK - AFP

"Une détresse monumentale": des salariés se sont rassemblés vendredi devant un site de Michelin à Clermont-Ferrand, où est situé le siège social du groupe, en soutien à leurs collègues de Vannes (Morbihan) et Cholet (Maine-et-Loire) dont les usines doivent fermer.

Environ 200 manifestants, salariés et syndicalistes réunis à l'appel de la CGT, brandissaient des drapeaux aux couleurs du syndicat mais aussi de la CFE-CGC, la CFDT et Sud, devant l'entrée de l'usine de La Combaude, qui fabrique des moules de cuisson et dont les portes étaient fermées.

Pour les salariés de Cholet et Vannes, "c'est un choc d'apprendre que l'usine dans laquelle ils travaillent depuis 15, 20, 30 ans va fermer. Il faut trouver des solutions. (...) Nous pensons fort à eux, c'est une détresse monumentale", a déclaré au micro le représentant de la CFDT Laurent Bador.

"Les salariés clermontois ne comprennent pas cette décision de Michelin de fermer deux usines. Aujourd'hui c'est Vannes et Cholet, demain, ça peut être eux", a souligné auprès de l'AFP Romain Baciak, délégué syndical central de la CGT.

Le fabriquant de pneumatiques a annoncé mardi son intention de fermer d'ici 2026 les deux usines, qui emploient 1.254 salariés, invoquant la dégradation de la compétitivité en Europe et la concurrence asiatique.

Michelin emploie environ 9.000 personnes à Clermont-Ferrand, principalement dans le tertiaire.

Pour José Tarantini (CFE-CGC), "il y a de la colère de la façon dont l'employeur traite ses salariés et ses représentants syndicaux".

Certains représentants ont fait part de leur amertume que la mobilisation ne soit pas plus suivie à Clermont.

"Nous pensons aux familles mais aussi aux sous-traitants. C'est tout le tissu économique d'une région qui est touché", a témoigné Nathalie Goldaraz, 54 ans, dont 32 ans passés chez Michelin.

Des élus avaient fait le déplacement à l'image d'André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme: "Michelin a touché 50,4 millions d'aides publiques en 2023. Il faut faire en sorte que ces fonds publics ne servent pas à supprimer des sites de production, à supprimer de l'emploi", a-t-il déclaré, assurant "ne pas être un adversaire de Michelin", une entreprise à laquelle il se dit "attaché".

Des rassemblements ont également eu lieu à Vannes et Cholet.

La CGT, qui a appelé à la grève illimitée sur les sites clermontois, prévoit une manifestation mercredi qui s'achèvera devant le siège social du groupe et appelle à cette occasion des salariés de tous les sites Michelin en France à participer.

Un CSEC (Comité social et économique central) doit se tenir le même jour pour la présentation aux organisations syndicales du plan de fermeture des deux usines.

AFP / Clermont-Ferrand (AFP) / © 2024 AFP

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