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Les Bouches-du-Rhône pourraient être "punies" de zone rouge après avoir été bons élèves sur les tests

Par Augustin Moriaux

La région PACA devrait être en zone verte selon nos informations. Tous les départements sauf un, le plus peuplé et celui du professeur Raoult. Après avoir dépisté en masse et donc détecté des cas positifs en grand nombre, voilà donc que les Bouches-du-Rhône pourraient être en zone rouge. Explications.

Le professeur Raoult se targuait d'avoir fait reculer l'épidémie à Marseille, plus encore que dans les autres départements. Mais cela pourrait bien ne pas suffire au vu du grnd nombre de personnes testées. (Photo de GERARD JULIEN / AFP)

Informations et chiffres recueillis par Stéphane Burgatt pour Sud Radio.

Les départements déconfinés au 11 mai n’obéiront pas tous aux mêmes impératifs selon 3 critères qui détermineront la fameuse "couleur" : le taux de nouveaux cas sur une période de 7  jours, les capacités hospitalières de réanimation et enfin le degré de préparation du système local de tests et de détection des cas contacts.

 

Qu’en est-il dans la région PACA ?

Le professeur Papazian réanimateur à l’hôpital Nord de Marseille estime que la région PACA est dans une situation intermédiaire, « orange en quelque sorte », avec de fortes disparités.

"On (la région PACA, ndlr) n'est évidemment pas dans la même situation que l'Île-de-France, le Grand Est, les Hauts-de-France ou Bourgogne France-Comté. On est intermédiaire, c'est-à-dire qu'on peut être vert comme rouge. Méfiance tout de même car la situation est très contrastée : le département le plus menacé, ce sont les Bouches-du-Rhône sur le plan de la tension. Le Var, les Alpes-Maritimes, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, ils seront en vert, c'est sûr. S'il y a un questionnement, c'est sur les Bouches-du-Rhône !", explique le Pr Papazian, réanimateur à l'hôpital Nord de Marseille.

 

 

De son côté, Renaud Muselier, président Les Républicains de la région reconnaît implicitement que tous les voyants ne seront pas au vert dès le 11 mai. Le cap est fixé au 2 juin pour qu’aucun des 6 départements ne soit encore classé rouge.

 

Pourquoi les Bouches-du-Rhône pourraient être en rouge malgré les résultats vantés par le professeur Raoult ?

Avant tout chose, il faut noter que les capacités de dépistage à Marseille sont plus performantes qu’ailleurs, avec l’exemple désormais on ne peut plus connu de l'IHU Méditerrannée du Pr Raoult, devant lequel nombre de malades se pressent.

Seulement, quand on dépiste plus, on diagnostique plus, c’est mécanique. Car selon nos calculs, le département des Bouches-du-Rhône est bien celui qui testait le plus au vu des dernières données (du 16 au 22 avril), avec près de 5 tests pour 1000 habitants, contre une moyenne de 1,2/1000 en France. Somme toute, le département pourrait être "puni" du fait d'avoir été bon élève sur la question des tests.

 

Et la région dans son ensemble ?

Si les Bucco-Rhodaniens ont de quoi craindre d'être en zone rouge, la région PACA dans son ensemble s'en sort relativement bien. Le taux d’occupation des lits de réanimation est bon, autour de 30% et il n'y a pas la tension du système d’hospitalisation qu'il peut y avoir dans l'Est. Dans les chiffres, la région bénéficie à ce jour de 980 lits et, le 28 avril, 290 personnes les occupaient. À titre de comparaison, en Île-de-France, soit l’une des régions les plus touchées par l’épidémie, ce taux s’élève à 73 %. En Aquitaine, région - à l’inverse - la plus épargnée, il est de 20 %. À noter également que l’Île-de-France a connu il y a quelques semaines un taux avoisinant les 100 % alors que PACA n’a pour le moment jamais dépassé les 45 %.

Du côté du paramètre évaluant le système local de tests, les Bouches-du-Rhône n’ont pas d’inquiétude à avoir. Outre l’AP-HM et la fameuse unité de dépistage de l’IHU du professeur Raoult qui a réalisé plus de 100 000 tests en cumulé, les laboratoires de biologie médicale sont déjà bien organisés et les centres temporaires se multiplient.

Pour autant, l'injustice pourrait être rapidement rectifiée. En effet, l’évolution rapide de l’organisation du dépistage dans le reste de la France pourrait faire apparaître plus de cas dans les autres régions et redéfinir les fameuses "zones rouges"

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