C’est exceptionnel : les cadres de santé du CHU de Rennes sont en grève.
Un management autoritaire
"Au CHU de Rennes, cela fait plus de onze ans que nous n’avons pas été en grève, confie Gwenola, cadre de santé. Les cadres de santé sont pour la plupart issus de la profession d’infirmière, et spécialisés : infirmière de bloc opératoire, anesthésiste, puéricultrice. Avec d’autres professions paramédicales, nous sommes au cœur des services hospitaliers. Nous gérons des équipes de soins pour nos patients, qui peuvent compter de 40 à 80 personnes. Des soignants de jour comme de nuit."
"Ce qui nous pousse à la grève, c’est une accumulation, avec en plus une goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Nous subissons un management autoritaire depuis déjà plusieurs années qui nous demande, texto, d’obéir. Effectivement, nous faisons partie de la fonction publique hospitalière. Il est bien écrit que nous devons obéir. Mais nous sommes des managers, nous prenons en charge nos équipes pour le bien-être de nos patients et de ceux qui les entourent."
🔴 #Santé : grève chez les cadres dirigeants du CHU de Rennes
🗣️Gwenola, cadre de santé en grève : "Nous subissons un management autoritaire" pic.twitter.com/RwkdfSX8cq
— Sud Radio (@SudRadio) January 12, 2023
Une grève qui devrait faire écho
Est-ce uniquement un problème existant au CHU de Rennes, ou est-ce le cas dans d’autres centres ? "Dernièrement, nos collègues de Saint-Brieuc et de Nantes ont fait grève, explique Gwenola, cadre de santé en grève. C’est assez rare, mais je pense que le bruit que nous allons faire va faire écho. Je pense que nous ne sommes pas les seuls. Nous sommes issus du soin, on connait parfaitement le terrain. Mais c’est quand les projets sont quasi ficelés qu’on nous fait un pseudo management participatif. On nous dit de faire attention à notre carrière."
Est-ce dû à la pression financière? "Probablement, et aussi aux choix qui sont faits au niveau du gouvernement, des ARS. Nous avons des difficultés de recrutement, de remplacement. On est capable de travailler sous la pression. Mais cette façon de manager sans reconnaissance n’est plus possible."
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