Le travail reprend progressivement dans le BTP, mais à condition de respecter des conditions drastiques...
Difficile de se rendre sur les chantiers distants
Fabien Nayrolles est le gérant d’une entreprise de maçonnerie à Bias, dans le Lot-et-Garonne. Après plusieurs semaines de pause, il a repris son activité il y a quelques jours de cela, avec quatre de ses huit salariés, sur la base du volontariat. "À partir du moment où l’on commence à parler de déconfinement et qu’un guide a été mis en place début avril, nous nous sommes posés la question de comment reprendre de manière partielle. Ces préconisations seront très certainement applicables un long moment."
Mais comment s’organiser sur les chantiers ? "Se fournir le matériel hors masques, savon ou essuie-mains jetables, est assez simple. Pour les masques, j’avais encore un peu de stock", détaille Fabien Nayrolles. "Si l’on est à moins d’un mètre, on porte le masque. À distance, pas de masque, de manière à limiter leur utilisation. Dans notre métier, on en utilise couramment." Espère-t-il un retour à la normale à partir du 11 mai ? "On verra ! Les problèmes de transport, de déplacement ne sont pas faciles à gérer. Pour des chantiers de proximité, chacun peut embaucher sur le chantier, avec un salarié par banquette. Pour les chantiers plus lointains, c’est complexe."
Une année noire qui s'annonce pour le BTP
Jean-Jacques Planes, gérant de l’entreprise SDV 66 à Céret, est aussi vice-président de la CPME 66, la Confédération des petites et moyennes entreprises des Pyrénées-Orientales. "J’ai une entreprise de métallurgie avec une partie industrielle. Nous avons fermé deux semaines complètes et rouvert dès le début avril, mais avec 25% de l’effectif, soit trois personnes. Ce qui nous faisait défaut, c’était plus les clients que le matériel. Comme c’est du travail d’atelier, la distanciation sociale se fait naturellement, chacun disposant d’un poste de travail, à peu près à 3-4 mètres des uns des autres."
L’entreprise a par ailleurs décalé les horaires d’arrivée de manière à ce que les salariés ne se croisent pas, et instauré le travail continu, pour éviter une pause repas dans les locaux communs. "Nous disposons du gel et des masques nécessaires, cela s’est plutôt bien passé." En revanche, "pour les chantiers, nous n’avons pas repris. La plupart ne sont pas encore rouverts par les promoteurs, et c’est compliqué d’y garantir la sécurité. Le 11 mai, nous espérons pouvoir augmenter notre cadence. Toutes ces règles font perdre 20% de perte de productivité, quand la moyenne des bénéfices dans le bâtiment est de 3 à 3,5% par an. Cela va être une année noire, ne nous leurrons pas, qui va déboucher sur des débauches."
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