"Plus tu travailles, plus tu paies, et plus tu paies, moins t'arrives à t'en sortir"
Linda tient une boutique de prêt-à-porter depuis plus de quinze ans mais aujourd’hui, c’est terminé : "Je vends et je m'en vais, je ne peux plus tenir !". Asphyxiée par les charges et les taxes, elle ne s’en sort plus : "Je paie un loyer, le balayage, les poubelles, les boîtes aux lettres, les impôts, l'URSSAF, des taxes qu'on ne connaît même pas : j'en ai pour 11.000 euros par mois, pour pouvoir travailler sans me payer".
Même son de cloche chez Philippe. Ce buraliste travaille plus de 70 heures par semaine pour se dégager un salaire de 1.000 euros par mois. Pourtant, son affaire fonctionne bien : "Je suis constamment à découvert. On paie de la TVA, des taxes sur le bénéfice. Plus tu travailles, plus tu paies, et plus tu paies, moins t'arrives à t'en sortir. J'ai plus de 10.000 euros de donnés par mois, il faut en vendre, des cigarettes !".
"Si je ferme, je n'aurai même pas droit au chômage"
À ces charges fixes s’ajoutent les dépense pour la mise aux normes des magasins. Linda doit créer un accès pour les personnes handicapées : "Ça coûte une fortune et ça ne sert à rien ! Parce qu'un handicapé ne peut pas rentrer, tellement le trottoir est petit. Mais les contrôleurs ne calculent pas ça, ils vont mettre une amende".
Les commerçants ont le sentiment d’avoir le couteau sous la gorge : "Si je ferme, je n'aurai même pas droit au chômage, je n'aurai rien et je n'ai pas de trésorerie de côté. Je n'aurai que mes yeux pour pleurer...".
En France, toutes les heures, six entreprises de proximité disparaissent.