Reportage à Toulouse de Christine Bouillot pour Sud Radio
"Ces enfants-là seraient peut-être dangereux par rapport aux autres"
Dans un courrier adressé aux soignants, on leur explique que leurs enfants n'effectueront pas leur retour dans leurs écoles habituelles, mais resteront dans celles réservées aux enfants de soignants, pour ne pas occasionner de brassage avec les autres enfants, qui ne serait pas en accord avec les conditions sanitaires. Autrement dit, on ne prend pas de risque de mélanger les enfants de soignants et ceux qui sont restés confinés chez eux.
Ce courrier a suscité l'émotion chez les professionnels de santé, qui voient là une sorte de double peine, de stigmatisation de leurs enfants. Pour la présidente de la FCPE de Haute Garonne Muriel Paletou, c'est une démarche pour le moins maladroite et surtout malvenue : "ces enfants-là seraient peut-être dangereux par rapport aux autres" suppose-t-elle.
"C'est violent pour les parents, d'autant plus que pendant deux mois, c'étaient les héros de la nation qu'on applaudit à 20 heures"
"C'est violent pour les parents, d'autant plus que pendant deux mois, c'étaient les héros de la nation qu'on applaudit à 20 heures ajoute Muriel Paletou. D'un seul coup, leurs enfants restent parqués dans des sites spécifiques. C'est gênant le contraste entre ces deux mois et ce retour à l'école".
Le Rectorat comprend l’émotion et rappelle que les enfants retrouveront à terme leurs classes et leurs camarades au fur et à mesure de l'ouverture de nouvelles écoles. En attendant, ces enfants de soignants resteront à l’écart encore pendant plusieurs semaines.
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