Est-ce que les entreprises se préparent vraiment à l’éventualité d’un troisième confinement ?
"Cela va être dur"
"À très court terme, elles se préparent déjà à une évolution du protocole sanitaire, explique Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH (ANDRH), et directeur associé au Boston Consulting Group. On a évoqué l’idée que la distanciation sociale passerait de un à deux mètres. Cela va être dur. Quant au reconfinement, c’est sûr que l’on se prépare à modifier encore les horaires et les organisations."
Les entreprises ont acquis une certaine expérience en matière d’organisation et de télétravail. "Pour le télétravail, on est globalement resté dans la même situation depuis octobre. Nous sommes presque au maximum en termes de jours de télétravail. Cela ne devrait donc pas changer grand chose, rien perturber dans le fonctionnement. En octobre et novembre, nous avions compris que nous étions partis pour plusieurs mois. C’est toute la différence dans l’organisation de l’entreprise entre le confinement de mars et celui d’octobre."
"Les collaborateurs sont usés"
Qu’est-ce qui est le plus facile à mettre en œuvre, le confinement de mars ou celui d’octobre ? "On préfèrerait celui du mois d’octobre, et nos collaborateurs aussi, reconnaît Benoît Serre, vice-président de l’ANDRH. Cela permet de venir travailler et de repartir. C’est vrai que, d’une certaine manière, le couvre-feu de 18 heures peut être encore plus perturbant que le confinement. Cela force un peu les horaires, alors que l’on peut imaginer des horaires à peu près normaux avec un confinement et une autorisation."
"Nous avons déjà identifié tous les métiers qui se prêtent au télétravail, détaille-t-il Nous sommes restés à 30-35% de télétravailleurs. La grande difficulté de tout cela, c’est l’impact sur les collaborateurs, leur moral, leur énergie. Ils sont usés. Beaucoup d’entreprises ont monté des cellules psychologiques, des numéros verts, essaient d‘animer, de garder le contact, de faire en sorte qu’on travaille dans les moins mauvaises conditions. Mais au niveau de l’ANDRH, on observe une baisse de moral considérable. L’impact économique est là, mais l’impact psychologique est extrême. Quand tous les commerces sont fermés et que vous avez juste à travailler, vous rentrez et n’avez rien à faire parce que tout est fermé."
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