À Toulouse, ce sont 3200 étudiants qui logent depuis le 16 mars dans une chambre universitaire sur les 10 000 que gère le Crous de la deuxième ville universitaire de France. Pour eux, cette période de confinement s’est rapidement compliquée, d'une part en vivant dans des espaces de quinze mètres carrés et ensuite par des problèmes de ressources financières contraintes. Beaucoup ont perdu leurs jobs d’appoint. Difficile aussi de se déplacer pour faire des courses alimentaires, comme de se nourrir à moindre frais dans les restaurants universitaires, désormais fermés.
Non loin de là, la solidarité s’est - de fait - organisée. La Banque Alimentaire de Toulouse a effectivement bénéficié des surplus des restaurants universitaires. À tel point qu'en tout début de confinement, l'association s’est retrouvée avec des stocks énormes provenant de dons de tous les restaurants et magasins obligés de fermer leurs portes.
Après quelques jours d’une réorganisation forcée, la Banque Alimentaire a donc pu reprendre sa distribution auprès de 50 associations d’aides aux plus démunis - contre 90 en temps normal. Paradoxe de cette crise : si, aujourd’hui, elle aide moins d’associations, elle touche néanmoins plus de monde : 20 000 personnes contre 12 000 chaque semaine durant l’année. Inutile de préciser que la crise du Covid-19 est un révélateur des inégalités.
Les stocks débordent et les bénévoles de la Banque Alimentaire se chargent de les redistribuer. Presque deux fois plus de personnes qu'en temps normal en bénéficient.
Des distributeurs automatiques de plats et des cartes prépayées
Logiquement, le Crous-Toulouse Occitanie et la Banque Alimentaire se sont associés pour organiser des distributions pour les étudiants restés confinés à Toulouse. Hier, 250 colis alimentaires de première nécessité ont été distribués à la résidence universitaire Daniel Faucher. D’autres suivront dans les prochaines jours. Le Crous a également installé des distributeurs automatiques de plats complets dans huit résidences en complément de deux distributeurs de pain frais. Et pour les étudiants les plus précaires, des cartes prépayées ont été données afin d’acheter des produits nécessaires, en particulier d’hygiène.
Ces 3200 étudiants toulousains, confinés seuls dans leurs chambres universitaires, sont désormais suivis individuellement, soit par mail , soit par appel téléphonique, par des psychologues ou assistantes sociales. Pas question non plus d’interrompre le versement des bourses. Les loyers d’avril ont quant à eux, été suspendus.