Dans les quartiers populaires d'Île-de-France, les femmes sont rares dans les lieux publics. La mairie de Mantes-la-Jolie a commandé une étude. Elle confirme que certains quartiers sont fréquentés en majorité par des hommes, avec seulement 33 % de femmes et 2 % de jeunes filles.
Sur la dalle, où sont les femmes ?
"Nous voulions objectiver les choses, car nous réfléchissions au devenir du centre commercial Mantes 2, explique Raphaël Cognet, Maire de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Nous voulions prendre des décisions éclairées. Cette étude révèle des choses paradoxales : il y a beaucoup plus d’hommes qui font les courses. On a toujours l’image de la maman qui fait les courses. Mais en même temps quand on regarde qui, à un moment de la journée, est présent sur la dalle du Val Fourré, de façon mobile ou statique, on a une très importante surreprésentation des hommes."
"Quand on réfléchit au devenir de ce centre commercial, la question est comment est-ce que l’on aide les femmes à se réapproprier l’espace public à cet endroit ?" Mais pourquoi sont-elles moins présentes ? "Elles disent qu’elles n’ont pas de commerces orienté vers les femmes. Dans le centre-ville, vous en avez. Par exemple, il n’y a pas un seul coiffeur pour femmes." Par ailleurs, "quand vous passez dans un endroit où il y a 95% d’hommes, elles n’ont pas envie d’y retourner. Elles n’ont pas envie de se faire dévisager. La micro insécurité de vente de cigarettes à la sauvette fait qu’elles ne se sentent pas forcément en sécurité pour faire les courses. Ce n’est pas le seul endroit."
Dans les quartiers populaires d'Île-de-France, les femmes sont rares dans les lieux publics. La mairie de Mantes-la-Jolie a commandé une étude. Elle confirme que certains quartiers sont fréquentés en majorité par des hommes, avec seulement 33 % de femmes et 2 % de jeunes filles.… pic.twitter.com/vc2WK9nf1K
— Sud Radio (@SudRadio) May 22, 2024
Diversifier les commerces
"Il y a aussi très peu de choses pour les enfants, pas d’aire de jeu sur la dalle du centre commercial du Val Fourré, poursuit Raphaël Cognet, Maire de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Tout cela mis bout à bout n’est pas vécu comme un lieu agréable. On n’y va pas pour flâner, se promener, rencontrer les copines…" Est-ce le cas ailleurs ? "À ma connaissance, plutôt, oui. La paupérisation, l’uniformisation des commerces fait que vous venez faire rapidement vos courses alimentaires et que vous repartez."
Quelles solutions trouver ? "Nous envisageons d’aider à la diversification commerciale, faire qu’il y ait plus de commerces dédiés aux femmes. Nous allons aussi faire en sorte que le lieu soit plus accueillant pour les familles et les enfants. L’idée est de faire revenir petit à petit les femmes. Partout où il y a du trafic et une clientèle qui stagne, les femmes ne viennent pas. Le fait qu’il y ait une ambiance pesante à certains endroits fait qu’elles les évitent."
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