La réforme du Bac a-t-elle creusé les inégalités de genre en terme d'accès aux maths ? Les associations y croient et tire le signal d'alarme. Invité de Sud Radio, Jean-Michel Blanquer a tenu à leur répondre.
En 2019, les mathématiques sont enseignés sous forme de spécialité et ne sont plus obligatoires en première. C'est la conséquence de la réforme voulue par le ministre de l'Éducation. La conséquence de cette nouveauté selon les associations, c'est l'aggravation des inégalités filles/garçons dans l'apprentissage des maths. Les jeunes femmes délaisseraient les mathématiques.
"C'est faux ! assure Jean-Michel Blanquer au micro de Sud Radio. On compare des choses qui ne sont pas comparables. Avant, il y avait la Première S et la Terminale S. Il y avait beaucoup d'élèves, près de 50% qui, en voie générale, suivaient ce parcours. Mais beaucoup d'entre eux ne suivaient pas ensuite de parcours scientifiques. Nous, le système que nous avons retenu, est basé sur le choix des élèves, la liberté de choisir. Nous avons donc des programmes plus exigeants. En seconde, nous avons de véritables discussions avec les élèves et leurs parents pour mieux pousser les jeunes - et en particulier les filles - vers les filières scientifiques".
"Il y a une campagne pour faire croire que le nombre de filles baisse en maths"
"Dès cette rentrée, vous avez beaucoup plus de filles qui, ayant fait un enseignement scientifique, vont poursuivre leur cursus scientifique à l'université. Il est là le véritable but", révèle Jean-Michel Blanquer.
Le ministre de l'Éducation veut être clair. "On doit différencier deux sujets. Le premier qui est le niveau général de mathématiques de tous nos élèves jusqu'à la classe de seconde. Et le deuxième, le nombre de filles qui font des maths. Ce n'est pas vrai de dire qu'il y a moins de filles qui font des mathématiques. Il y avait 49.000 élèves de Terminale S qui avait pris la spécialité maths en 2019/2020 avant la réforme. Il y en a 52.000 qui ont pris soit la spécialité maths soit la "maths expert", c'est-à-dire 3h de maths en plus. Et il y a le même pourcentage de filles entre l'enseignement de spécialité de maths additionné à maths complémentaire qu'en Terminale S".
"Il y a une campagne, actuellement, pour faire croire que le nombre de filles baisse en mathématiques alors que ça a baissé pendant 30 ans et que c'est la première fois que ça remonte. Donc c'est assez surprenant. Mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas à l'écoute car on peut toujours améliorer, rien n'est jamais parfait. Bien sûr que nous sommes à l'écoute. On prendra même sûrement des mesures pour aller plus loin".
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