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Les Gilets Jaunes doivent-ils continuer à manifester ?

Par La Rédaction

Après les annonces faites par Emmanuel Macron, cela a-t-il encore un sens de manifester ? C’est le débat du jour avec Véronique Jacquier dans "Info vérité" sur Sud Radio le 3 Mai. Avec pour invités :
- Philippe Fougères, porte-parole du groupe de Gilets Jaunes « Carcassonne en colère »
- Coralie Dubost, députée LREM de l’Hérault, 1re vice-présidente du groupe En Marche à l’Assemblée Nationale
- François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l'IRIS, et auteur du livre "Dans la tête des gilets jaunes" (VA Press), ainsi que « Fake news » (VA Press)
- Aurélie, assistante sociale du travail dans le 95, Gilet Jaune

Info Vérité est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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À Paris, la violence s’invite maintenant à chaque manifestation. Emmanuel Macron a annoncé des mesures pour répondre à la crise. Alors, cela a-t-il encore un sens de manifester ?

Gilet Jaune, un art de vivre

"Les Gilets Jaunes eux-mêmes se posent la question, souligne Véronique Jacquier, car pour demain, il n’est pas seulement question de défiler à Paris et en région." Il est question de réinvestir les ronds-points et de faire des barbecues anti-Macron. Clin d’œil à l’arrivée des beaux jours, mais surtout au 2e anniversaire de l’arrivée du Président à l’Elysée. Les Gilets Jaunes ne lâchent rien. Et ce pour deux raisons. D'abord, "c'est devenu un art de vivre d’être Gilet Jaune. Le rituel du samedi, la redécouverte de la fraternité, le "tous ensemble dans la même galère" et la revendication toujours pertinente du pouvoir d’achat."

La seconde raison pour laquelle ils ne lâchent rien : malgré les annonces d’Emmanuel Macron, le réfrigérateur est vide pour certains d’entre eux le 20 du mois. Bientôt six mois de crise, et rien ne change dans leur quotidien. "Alors, pour les Gilets Jaunes, cela a toujours un sens de manifester, insiste Véronique Jacquier. D’autant qu’Emmanuel Macron a cédé à la violence début décembre et qu’il vient de les conforter en annonçant des baisses d’impôts pour la classe moyenne." Qu’importe si la tension s’invite dans les défilés, pour certains Gilets Jaunes, "la violence devient un moyen de médiation comme un autre. La mobilisation va donc continuer, même si les demandes deviennent irrecevables."

Pas de dictature de la minorité

Quelles demandes seraient irrecevables ? Le RIC, le référendum d’initiative citoyenne. "On ne peut pas gouverner sous le coup de la révocation permanente. Emmanuel Macron a fermé la porte. Il a été élu démocratiquement. Ceux qui restent mobilisés veulent sa destitution. Même si le président est impopulaire, on n’en est pas encore en France à vivre sous la dictature d’une minorité."

Le chef de l’Etat annonce une dose de proportionnelle, moins d’élus, une réflexion sur un nouvel acte de décentralisation. "Certes rien de décoiffant pour donner un nouveau souffle à notre pays. Et pas non plus d’effet Wahou sur le pouvoir d’achat." Mais il ne faut pas oublier la défiscalisation des heures supplémentaires, la prime de fin d’année, dont deux millions de salariés ont profité à hauteur de 500 €, la suppression de la taxe d’habitation pour 80% de ceux qui la payaient. Il serait raisonnable de juger Emmanuel Macron dans six mois. "D’autant qu’il y a une arme, précise Véronique Jacquier. C’est le bulletin de vote pour les élections européennes. Mais la crise est devenue politique et les Gilets Jaunes, eux, ont toujours les yeux rivés sur la fin du mois. Ils ont tout intérêt à rester déraisonnables."

"Petit rappel : le droit de manifester est inscrit dans la constitution, souligne Philippe Fougères, porte-parole du groupe de Gilets Jaunes "Carcassonne en colère". Et ce n’est pas parce que l’on occupe un rond-point qu’on le bloque et que l'on entrave la circulation. Tout ce qui a été obtenu en France, socialement, a été obtenu dans la rue par des manifestations. Ensuite, continuer à manifester, bien entendu. Cette crise, maintenant, est politique et la réponse doit aussi être politique. La seule que nous avons est une réponse répressive. M. Macron et le gouvernement ont toujours un mois de retard à l’allumage au départ. Il aurait annoncé ces mesures depuis le début, le mouvement serait éteint depuis longtemps. Samedi, il y aura une journée de convivialité avec la projection du fil « J'veux du soleil » sur le rond-point de Carcassonne."

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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