Les Gilets jaunes ont-ils raison de continuer à bloquer la France ? Les actions se poursuivent, alors qu’Edouard Philippe, qui s’est exprimé dimanche 18 novembre au soir, n’a formulé aucune proposition. Mais, finalement qu’est ce que la poursuite de la mobilisation peut apporter aux Gilets jaunes ?
"Mettre les chaussettes avant les chaussures"
"Pas grand-chose !, estime Véronique Jacquier. Qu’est ce qu’on entend depuis samedi et ce matin encore sur Sud Radio : stop au matraquage fiscal, stop à l’appauvrissement des retraités, stop à toutes les hausses du quotidien : le prix de la viande, le prix du contrôle technique…" Le moteur de la colère est la hausse des carburants. Mais les motifs pour se mobiliser sont disparates et parfois contradictoires : moins d’impôts, mais plus de service public ! Du coup, que peuvent espérer les Gilets jaunes sans présenter au gouvernement un tronc commun de revendications et sans leader pour être audible ?
"Pas question de changer de cap. Jugez-nous à la fin du quinquennat", a déclaré Edouard Philippe. "Les petites phrases formatées, on en a l’habitude depuis 40 ans, confie Yves Garrec, Gilet jaune et chauffeur VTC à Toulouse. Qu’est ce que vous voulez qu’on en attende ? Il faut redonner du pouvoir d’achat au peuple. Qui dit consommation dit fabrication, et dit embauche. J’ai toujours mis mes chaussettes avant mes chaussures. Nos politiques, eux, font le contraire".
Trouver une porte de sortie
Du coup, les Gilets jaunes peuvent-ils tomber dans le jusque-boutisme ? "Il peut y avoir des actions qui dégénèrent bien sûr, estime Véronique Jacquier. Mais hier, seulement 20.000 gilets jaunes étaient encore très remontés. Pour durer ils ont conscience qu’il leur faut du renfort. Ils espèrent celui des chauffeurs routiers aujourd’hui et des infirmières libérales demain. Mais la mayonnaise va-t-elle prendre ?".
Face à un ras-le-bol général, le gouvernement va donc être obligé d’apporter de vraies réponses. Mais lesquelles ? Vivons-nous une jacquerie ou un mouvement social ? Lors de Mai 68, au bout de plusieurs semaines de révolte menées par des étudiants, ce sont les syndicats qui ont repris la main et signé les accords de Grenelle. Les gilets jaunes doivent donc trouver une porte de sortie plutôt que de continuer à bloquer la France, et le gouvernement également, pour calmer une vraie désespérance vis-à-vis des politiques.
Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger. Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !