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Les Gilets Jaunes sont-ils capables de se structurer ?

Par La Rédaction

Quelle peut être la suite pour cette colère qui s’exprime dans la rue, semaine après semaine ? C’était le débat du jour Véronique Jacquier dans "Info vérité" sur Sud Radio le 7 janvier. Avec pour invités :

- Jérémy Clément, Gilet Jaune (du Loiret), et créateur des Ronds-Points du Cœur ;
- Thierry-Paul Valette, cofondateur des "Gilets Jaunes Citoyens"  ;
- Kamal Amriou, cofondateur du CNR (Conseil National de la Résistance) des Gilets Jaunes ;
- Michel Wievorka, sociologue, auteur du livre Face au mal – La conflit sans la violence (éditions Textuel) .

Info Vérité est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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L’acte VIII des Gilets Jaunes a été marqué par une remobilisation du mouvement, mais aussi par de graves violences. Pour autant, les Gilets Jaunes sont-ils capables de se structurer ?

Une colère impossible à incarner

« Depuis le début du mouvement, fin novembre, des Gilets Jaunes ont parlé de se structurer, explique Véronique Jacquier. Le message est toujours le même : « on se parle entre Gilets Jaunes…  Mais on ne veut pas de leader, pas de porte parole et pas de récupération politique ». Samedi, à Marseille, on a pu assister à un avant-goût de ce que pouvait donner une tentative de structuration. Des Gilets Jaunes venus de toute la France se sont retrouvés dans les locaux du quotidien La Provence. Annonçant une coordination nationale et souhaitant une plateforme pour traiter leurs revendications, ils ont été hués par une centaine de Gilets Jaunes rassemblés à l’extérieur du bâtiment. « Pas d’institutionnalisation, ce serait la mort des Gilets Jaunes », ont-ils crié. « On voit bien depuis le 17 novembre que le mouvement n’arrive pas à s’organiser, à se structurer même quand il essaie, estime Véronique Jacquier. Il n’arrive pas à débattre de son rapport au politique. D’un ras-le-bol fiscal, nous sommes passés à un ras-le-bol institutionnel avec le référendum d’initiative citoyenne et la détestation d’Emmanuel Macron. Mais nous voyons où cela mène : à la radicalisation. »

Est-il seulement possible d’incarner la colère ? « Heureusement Éric Drouet n’est pas encore Robespierre, souligne Véronique Jacquier. Les Gilets Jaunes sont cependant partagés sur des personnalités aussi radicales qui doivent leur notoriété aux réseaux sociaux. » Par ailleurs, en Italie, exemple souvent pris par les Gilets Jaunes, le mouvement 5 étoiles n’est pas parti de la base mais du sommet, avec une incarnation, Grillo. Mais en France, la contestation ne peut perdurer sans passer par le politique. Certains trouveront peut-être une place sur une liste pour les Européennes au sein de la France Insoumise ou du Rassemblement National. Quid d’une liste Gilets Jaunes aux Européennes ? Encore faudrait-il qu’il n’y ait qu’une liste…

Pour autant, le mouvement peut aussi se structurer d’une autre manière. C’est par exemple ce à quoi travaille Jérémy Clément, Gilet Jaune du Loiret et créateur des « Ronds-Points du Cœur ». « On pourrait parler des milliers d’associations qui se sont créées en France, explique-t-il. Avec les Ronds-Points du Cœur, tous les anonymes vont pouvoir apporter un peu de pouvoir d’achat au travers d’une association, payer quelques factures en retard. Il y a des gens qui soutiennent le mouvement, qui ont peur d’aller sur les rond-points, mais qui voudraient aider, donner. Les statuts sont pas encore déposés. Mais en France, recevoir des dons n’est pas une chose simple ; c’est une question juridique et administrative. Ce devrait être fait sous quelques jours. »

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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