Les infirmiers sont à l’honneur, et toujours applaudis chaque soir avec les autres personnels soignants. Combien parmi eux ont hélas été atteints par le virus ?
6.100 infirmiers atteints par le coronavirus
"Les derniers chiffres au 3 mai faisaient apparaître 6.100 cas en établissements, et nos sources nous donnent 600 à 700 en secteur ville, détaille Daniel Guillerm, infirmier libéral, président de la Fédération nationale des infirmiers. Il faut savoir que l'on recense 700.000 infirmiers en France, dont 130.000 infirmiers libéraux."
Cela fait donc environ 10% des infirmiers ayant contracté le virus. "C’est une proportion énorme, estime Daniel Guillerm. Il y a eu des victimes, mais on en a peu parlé. Sur le secteur libéral, on compte trois victimes directes. Sur les établissements, il y en a aussi, mais dans des proportions moindres que chez les médecins."
La crainte de la deuxième vague
Ce que les infirmiers ont vu les a profondément choqués. "Les première semaines dans les clusters, on avait des appels de professionnels complètements démunis face à la vague qui arrivait. En ville, nous n'avions pas assez d’équipements de protection individuelle. En établissements, ce qui choquait le plus était le nombre de personnes qui décédaient très rapidement." Selon le président de la Fédération nationale des infirmiers, "même si de manière proportionnelle, l’âge intervenait, des jeunes personnes pouvaient être atteintes et pouvaient mourir, bien sûr avec des facteurs de comorbidité."
Le plus gros de la crise est-il derrière nous ? "Nous avons une crainte de la fameuse deuxième vague. Si l’on regarde ce qui se passe, notamment en Allemagne, on peut avoir des inquiétudes. Certaines régions sont reconfinées. On espère que la stratégie de dépistage massive va casser la contamination pour ne pas avoir de nouveaux clusters. On va passer de 165.000 à 700.000 tests hebdomadaires, pour faire en sorte de dépister tous les cas contacts. Mais il faut prendre en compte les gestes barrières." Quid de l’utilité du masque ? "Les masques chirurgicaux doivent être réservés au personnels soignants, et les masques grand public sont à utiliser dans les transports, là où il y a des risques de ne pas tenir la distanciation."
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