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Les inondations, conséquences indirectes du changement climatique

Vigilance rouge en Ille-et-Vilaine avec des quartiers de Rennes et des villes alentours sous l'eau : ces inondations d'un niveau jamais vu depuis 40 ans sont la conséquence de multiples facteurs environnementaux.

DAMIEN MEYER - AFP

Vigilance rouge en Ille-et-Vilaine avec des quartiers de Rennes et des villes alentours sous l'eau : ces inondations d'un niveau jamais vu depuis 40 ans sont la conséquence de multiples facteurs environnementaux.

- Les inondations actuelles sont-elles liées au changement climatique ? -

"L'épisode que connaît le nord-ouest de la France est principalement lié à la variabilité naturelle de la météo", avec le passage de tempêtes hivernales, indique à l'AFP Simon Mittelberger, climatologue chez Météo-France.

Pour autant, les températures actuelles, supérieures aux normales de saison, jouent aussi un rôle. "Plus une atmosphère est chaude, plus elle peut contenir une quantité importante de vapeur d'eau", explique le climatologue. Les précipitations actuelles "sont principalement liées a l'évaporation qu'il y a eu au niveau de l'Atlantique lors de la formation de ces dépressions qui arrivent sur notre pays", détaille Simon Mittelberger.

Le changement climatique conduit à "une amplification des contrastes saisonniers avec moins de précipitations l'été et à l'inverse une hausse l'hiver, encore plus marquée sur la moitié nord" de la France.

"Le débordement des rivières sera plus facile au fur et à mesure de ces tempêtes et des décrues plus lentes car les sols sont gorgés d'eau", avertit-il.

- Pourquoi ces fortes crues dans le bassin rennais ? -

"Comme toutes les régions françaises, la Bretagne est vulnérable aux changements climatiques, dont les impacts sont intensifiés par l’urbanisation, l'artificialisation des sols et l'agriculture, qui perturbent le cycle de l'eau", décrit Nathalie Gibot, responsable pôle climat et territoire de l'Agence locale de l'énergie et du climat du pays de Rennes (Alec).

Des pompiers évacuent des habitants à Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), le 27 janvier 2025

Des pompiers évacuent des habitants à Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), le 27 janvier 2025

DAMIEN MEYER - AFP

Par conséquent, "l'eau ne va pas beaucoup en profondeur, elle ruisselle en surface".

L'agglomération rennaise, comme d'autres zones urbaines, a connu "une forte artificialisation, avec une urbanisation qui se poursuit pour répondre aux besoins en logement, même si l'objectif est d’atteindre le zéro artificialisation nette en 2050", poursuit Nathalie Gibot.

- Comment réduire les risques de crue ? -

"Il faut arrêter l'artificialisation des sols et désimperméabiliser les zones à proximité des cours d'eau", répond Nathalie Gibot. Le "plan climat" de Rennes prévoit de "désimperméabiliser à tous les niveaux", que ce soit des cours dans des maisons individuelles, des rues ou des terrains industriels, détaille-t-elle. "Cela va contribuer à permettre à l'eau de s'infiltrer."

Une rue de Rennes inondée, le 27 janvier 2025

Une rue de Rennes inondée, le 27 janvier 2025

DAMIEN MEYER - AFP

"Il y a aussi tout un travail de restauration de zones humides, qui vont pouvoir stocker l'eau quand elle arrive en abondance", poursuit-elle. La végétalisation et la reconstitution du bocage détruit lors du remembrement agricole sont aussi des solutions pour limiter l'impact des inondations.

"Nous avons un effort à faire sur l'information des habitants, on voit bien qu'on n'est pas prêts", insiste enfin Nathalie Gibot.

Par Laure FILLON / Rennes (AFP) / © 2025 AFP

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