"Bâclée". C’est ce que les deux cents étudiants en médecine reprochent à la réforme du troisième cycle des études médicales. Applicable en novembre 2017, cette dernière, prévoit notamment de maintenir un cursus en quatre ans pour les domaines de la cardiologie, de la néphrologie et de l’hépato-gastro-entérologie. Les internes, eux, en réclament cinq.
De nombreux syndicats appellent donc à une grève illimitée à partir de mardi, afin de demander l'allongement du temps de formation de certaines spécialités dans le cadre de la réforme. "Cette réforme n'est pas applicable pour le mois de novembre. Il n'y a aucune urgence à la faire. On demande le report d'un an", déclare Sabrina Sidali, représentante des internes de spécialités médicales de l'ancienne Haute-Normandie.
« Une réforme sans concertation est une réforme bâclée"
"On veut cette réforme mais on veut des garanties sur la dernière année d'internat", explique Julien Breysse, du syndicat SAIHM (syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille). Dans la cité phocéenne, une cinquantaine d’internes ont ainsi scandé "formation sacrifiée, patients enterrés" devant l’hôpital de la Timone, dans le 5ème arrondissement.
L’inquiétude est sur toutes les lèvres. "On est inquiets parce qu'on ne sait pas à quelle sauce on va être mangés", indique une interne devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux. Dans un communiqué, le syndicat des étudiants en médecine générale Isnar-IMG a tenu à réaffirmer sa volonté de voir "aboutir une réforme progressiste" dès la rentrée universitaire 2017.
Un rassemblement national est par ailleurs prévu à 16h00 devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Paris, dans le 5ème arrondissement.
Alexandra SEGOND