Après l’huile de tournesol et la moutarde, se dirige-t-on vers des pénuries alimentaires dans les rayons des magasins ?
Pénuries : Apprendre à se passer de l'abondance
"Ce n’est pas tant des rayons vides que des rayons moins remplis que d’habitude, tempère Olivier Dauvers, journaliste et spécialiste de la grande distribution. On a cette perception qu’il n’y a plus une certaine abondance. Nous avons aujourd’hui beaucoup de ruptures, de produits manquants, et de vraies pénuries. Ce que l’on vit va modifier notre mode de consommation. Sous la contrainte, on change plus facilement ses habitudes. Il fait mauvais temps d’être consommateur aujourd’hui. Il y a moins de choix, il va peut-être falloir apprendre à se passer un peu de cette abondance."
"La moutarde en ce moment, c’est vrai qu’il y a une pénurie, confirme-t-il. D’autres produits comme le beurre ou le miel, il y a moins de choix. Mais si celui que vous avez l’habitude d’acheter manque, vous avez l’impression que c’est la guerre." On observe même des tensions sur l’eau minérale. "La capacité à embouteiller ne change pas en fonction des températures à l’extérieur. La conséquence des tensions sur l’approvisionnement, c’est de l’inflation. On l’a vu sur le prix de l’huile de tournesol."
[#SudRadio] 📣 Les pénuries alimentaires se multiplient ?
🗣@Dauvers70 : "Il y aura moins de beurre, moins de volaille, moins de foie gras...Nous aurons aussi quelques pénuries mais elles sont plus rares...aujourd’hui il y a une pénurie de moutarde"
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Un alignement des planètes dans le mauvais sens
"Nous avons un alignement de planètes dans le mauvais sens comme on n'en a jamais connu, juge Olivier Dauvers, journaliste et spécialiste de la grande distribution. Bien sûr, la guerre en Ukraine a créé des tensions. Vous avez aussi des sujets météorologiques : la graine de moutarde au Canada l’année dernière, où il y a eu trop de sécheresse. Les soucis sur le beurre viennent d’éleveurs qui vendent leurs vaches sans les remplacer, d’où une moindre production laitière."
Tout cela conduit-il à des tensions d’approvisionnement ? Faut-il s’affoler et faire des stocks ? "C’est ce que l’on appelle une prophétie auto-réalisatrice. Si chacun met un pot de plus dans son caddie, on multiplie les ventes par deux, et ceux qui n’y croyaient pas voient les rayons se vider. Sur des produits très énergivores, pour cuire, stériliser, on commence néanmoins à entendre des industriels dire qu’ils vont arrêter de fabriquer des produits s’ils n’arrivent pas à augmenter leurs prix auprès de la grande distribution."
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