Eux aussi se sentent particulièrement exposés : les salariés de la grande distribution souhaitent être reconnus prioritaires pour la vaccination contre le Covid-19. Reportage de Clément Bargain.
"Autoriser le vaccin dans les grandes surfaces, c’est reconnaître le danger du quotidien"
Malgré toutes les mesures de protection, en tant qu’hôtesse de caisse Fiona se sent particulièrement exposée au virus : "Il y a du gel, mais pas suffisamment. Le plexiglass est défectueux. On ne peut pas se laver les mains quand on le souhaite… Autoriser le vaccin dans les grandes surfaces, c’est aussi reconnaître le danger qui est présent au quotidien. Ce n’est pas uniquement les professeurs, les policiers, les pompiers, bien qu’eux aussi soient en première ligne. Ce sont toutes les personnes qui ont été présentes tout au long de cette crise et qui ont assuré le service pendant cette crise-là".
S’étant tout juste remis du Covid, de retour en rayon, Michael estime également que la vaccination dans la grande distribution doit être prioritaire: « Tous les magasins sont fermés, nous on est ouverts, et on n’a pas droit à ces vaccins. Moi, personnellement, je ne ferai pas le vaccin parce que je n’en vois pas l’utilité parce que je suis jeune. Mais on a des personnes qui voudraient le faire. Donc on devrait être prioritaires".
"Je ne vois pas ce qui différencie un professeur d’école d’un employé de rayon"
Délégué CGT au Carrefour Le Merlan à Marseille, Yohann Nezri accuse l’enseigne de ne pas en faire assez pour éviter les contaminations. "Au mètre carré il y a beaucoup de personnes. Un mètre de distanciation ne peut pas être respecté – Carrefour ne fait pas en sorte qu’il soit respecté en laissant entrer beaucoup trop de monde. Le gel hydroalcoolique, là, on peut faire le tour du magasin, il y a des distributeurs, ils sont vides et ils ne sont pas remplis. Il y en a un qui est vide depuis trois semaines. Il y a des plexiglass qui sont mis autour des caisses, ça n’empêche pas le client de passer sa main ou de parler en enlevant son masque. Je ne vois pas ce qui différencie un professeur d’école et le contact qu’il a avec les enfants et un employé de rayon qui est en contact avec ses collègues et les clients.
Depuis le début de la pandémie on a eu beaucoup de cas de Covid. Et ces deux dernières semaines, on a eu cinq cas de Covid avérés. La plupart, ce sont des caissières. Mais comme tous les corps de métier chez nous sont au contact avec la clientèle, il faut offrir à tout le monde la possibilité de se faire vacciner."
La grande distribution, ce sont potentiellement 750.000 salariés à vacciner.
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