Une grande bataille se joue actuellement pour limiter l’accès des plus jeunes aux sites pornographiques.
Sites pornographiques : un moyen de vérifier l'âge
L’Arcom, l’autorité de régulation saisie, demande leur suspension pour ne pas avoir respecté la loi française. "Le fond du problème est qu’ils sont illégaux, ils ne respectent pas la loi française, explique Justine Atlan, directrice de l’association e-Enfance (association du numéro 3018, numéro national contre les violences numériques). Jusqu’à il y a deux ans, il suffisait d’avoir un « disclaimer » demandant si vous avez 18 ans ou non. C’était du déclaratif. Depuis deux ans, la loi a changé. Il faut un moyen de vérifier l’âge."
"Cela fait deux ans que les sites pornographiques savent qu’ils doivent le faire et ne le font pas. On leur a quand même laissé beaucoup de temps ; deux ans c’est long. L’ancien CSA, l’Arcom, a décidé de les traduire devant la justice." Comment faire pour qu’ils ne soient pas accessibles aux mineurs ? "C’est difficile mais la loi ne leur impose pas d’obligation de résultat. de ne jamais faillir. Mais il faut au moins mettre ce moyen en place. Ils peuvent imposer un mouvement de carte bleue, un micro-paiement, la carte d’identité. Des systèmes de biométrie, de reconnaissance faciale, permettent de voir l’âge que l’on peut avoir."
Une exposition de plus en plus jeune
"Plusieurs systèmes existent, décrypte Justine Atlan, directrice de l’association e-Enfance. Ce n’est pas seulement une question de pornographie. Tous les réseaux sociaux ont des problèmes d’accès de moins de 13 ans à leur plateforme. Tout internet aujourd’hui se pose ces questions de savoir si on est devant un mineur ou pas." Qui accède à ces sites ? "Aujourd’hui, cela rajeunit beaucoup, on a des enfants de fin de primaire, de neuf ans qui voient de la pornographie. Au collège, un bon tiers a vu de la pornographie. Ensuite, ils vont chercher, et le problème est que la seule chose qu’ils trouvent, c’est cela, avec des contenus en streaming souvent très violents pour des adultes, traumatisants pour des enfants quand on n’a pas de repères sexuels."
Y a-t-il des exemples à suivre dans le monde ? "Pas nécessairement. On a du mal aujourd’hui à trouver un équilibre entre la protection de la vie privée, une liberté fondamentale, et la protection des mineurs. On a l’impression que ce sont deux droits un peu en concurrence . On se demande si ce ne sont pas les enfants et les adolescents qui en ont pâti. La loi américaine spécifie maintenant très clairement qu’il faut donner la priorité à la protection de l’enfance face aux intérêts économiques."
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