Depuis hier, les lycéens de terminale qui passeront leur baccalauréat en fin d'année scolaire peuvent s'inscrire sur parcoursup.fr afin d'exprimer leur vœux pour la suite de leurs études dans l'enseignement supérieur. Un dispositif dont l'efficacité est vantée par l'Éducation nationale mais aussi certains conseillers(ères) d'orientation, dont Sophie Laborde-Balen.
"L'orientation scolaire n'est pas prise en compte en amont alors que ça devrait l'être dès la 3è"
Invitée de Patrick Roger ce mardi dans le Grand Matin Sud Radio, la fondatrice du site tonavenir.net est revenu pour Sud Radio sur le bien-fondé de ce logiciel qu'elle approuve. "Il y a beaucoup de points positifs dans le nouveau logiciel parcoursup et notamment la prise en compte d'une orientation plus ciblée, puisque le nombre de vœux est plus restreint", indique-t-elle ainsi, précisant que "cela demande, du coup, une réflexion en amont". "Je pense que c'est vraiment une bonne chose parce que ce n'était pas le cas l'année dernière, où il y avait 24 vœux donc 24 possibilités différentes", insiste-t-elle encore.
L'information et la sensibilisation en matière d'orientation scolaire représentent, selon elle, une nécessité car trop souvent mises au ban dans le pays. "C'est là que le bât blesse et depuis des années. C'était déjà le cas à mon époque et c'est toujours le cas maintenant. L'orientation scolaire n'est pas prise en compte en amont alors que ça devrait l'être à partir de la 3è", déplore-t-elle ainsi, avant de cibler certains aspects de la problématique qui peuvent expliquer les difficultés rencontrées par les élèves lorsqu'ils doivent déterminer leur orientation. "Il y a plusieurs problèmes. D'abord l'adolescence, c'est quand même une tranche d'âge compliquée où le dialogue n'est pas forcément facile avec les parents et l'ado ne parle pas forcément, surtout pas de choses qui le bloquent parce que c'est compliqué pour lui de donner des réponses, il ne se connaît pas forcément. C'est ce que je remarque tous les jours, les adolescents ne se connaissent pas et ne peuvent pas répondre à leurs parents qui se retrouvent désemparés", explique-t-elle.
Pour Sophie Laborde-Balen, le meilleur moyen de préparer et sensibiliser les élèves à leur avenir professionnel reste la multiplication des expériences. "Les stages en 3e c'est formidable mais il faudrait en faire un tous les ans : en seconde, première et même en terminale", propose-t-elle, car c'est "une façon de se rendre compte si un domaine plaît ou pas". Et l'intéressée de conclure en pointant le manque de moyens dont souffrent ses collègues conseiller(ères). "Les conseillères d'orientation font ce qu'elles peuvent. Une conseillère pour 2 000 élèves, comme c'est le cas à côté de chez moi, elle peut faire tout ce qu'elle peut mais elle ne pourra pas faire un travail de façon personnalisée".
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