"On est à 101 agressions sur les personnels pénitentiaires depuis le début de l'année"
Dominique Gombert, secrétaire général adjoint du SNP FO (Syndicat National Pénitentiaire), confirme que la grève des surveillants pénitentiaires a démarré ce matin, mercredi 6 mars. "De nombreux établissements ont fait ce matin des blocages, retards de prise de services et ça va se propager si Madame Belloubet ne nous reçoit pas ou ne nous entend pas. Depuis trois semaines, une intersyndicale représentant près de 60% du personnel était déjà sur un mouvement par rapport à la situation actuelle. Les événements d'hier à la prison de Condé-sur-Sarthe ne font que confirmer ce que l'on craint depuis janvier 2018.
On a le problème de détenus radicalisés mais il ne faut pas oublier qu'à l'heure actuelle, on est à 101 agressions sur les personnels pénitentiaires depuis le début de l'année. On a ce problème de radicalisés mais on a aussi ce problème de violence constant et en forte augmentation ces derniers temps."
Le personnel pénitentiaire a du mal à faire face aux armes introduites. Hier, une arme en céramique n'a pas été détectée. "Les contrôles qui se font à l'entrée des établissements pénitentiaires sont des portiques qui détectent les masses métalliques. Or, les couteaux céramiques passent sans être détectés. Dans nos revendications, on revient sur l'article 57 qui ne nous autorise plus à faire ces fouilles par palpation suite à la loi pénitentiaire de 1997."
"De nombreux agents ont la peur au ventre en allant prendre leur travail le matin"
Quand les familles viennent, des objets peuvent être transmis, comme les puces pour les téléphones. "Aujourd'hui, les téléphones ne sont plus détectés par les portiques. Nous demandons la classification des établissements par rapport aux détenus et de pouvoir mettre des moyens appropriés pour éviter ce genre de choses, avec le développement des brigades cynophiles avec des chiens qui peuvent détecter des armes, des munitions."
Il y a toujours eu des risques pour les gardiens de prison. "Aujourd'hui, on a atteint un niveau jamais connu. De nombreux agents ont la peur au ventre en allant prendre leur travail le matin. Le mouvement de janvier 2018 n'est pas effacé, rien n'a changé au niveau de notre sécurité malgré les annonces faites."
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