Comme chacun le sait, il est interdit de conduire sous l'emprise de l'alcool (la limite autorisée étant de 0,5 g par litre de sang soit 0,25 mg par litre d'air expiré) mais également sous l'emprise de la drogue et notamment du cannabis. Afin de détecter la moindre trace de substances illicites chez les automobilistes, la mise en place de tests salivaires permet désormais, depuis la nouvelle législation d'août 2016, de sanctionner les fautifs directement et sans attendre une éventuelle prise de sang comme c'était le cas auparavant.
"Zéro tolérance !"
La procédure s'en trouve donc accélérée au grand dam des usagers qui auraient eu le malheur de consommer des drogues plusieurs heures avant de prendre le volant. C'est l'amer expérience qu'a fait Zino, le patron d'une petite entreprise bordelaise de dépannage, qui, pour un joint fumé la veille, a perdu son permis de conduire, son principal outil de travail. Lors d'un test salivaire positif au cannabis, ce dernier, qui s'est confié à l'un de nos journalistes, s'est ainsi vu notifier un retrait de permis par la gendarmerie. "Une fois qu'il (le gendarme) m'a fait le test, il m'a dit 'vous êtes positif'. Il m'a retiré le permis de suite et huit jours plus tard, j'ai reçu une lettre recommandé qui me dit que j'ai un retrait de 6 mois", nous explique-t-il. "Je ne sais pas quoi faire car maintenant je dois fermer mon entreprise à cause de ça" ajoute-t-il désemparé, des sanglots dans la voix.
Une sanction immédiate et exemplaire qui traduit la volonté étatique d'éradiquer ce genre de comportement sur la route. Le tout sans faire de distinctions entre un fumeur régulier ou un fumeur occasionnel et qu'importe si l'automobiliste n'est plus sous l'emprise des produits consommés quand survient le test, comme nous le confirme Michel Chouippe (Secrétaire adjoint du syndicat SGP Police de la Gironde). "Il est évident que pour un fumeur occasionnel, si le joint a été fumé dans les 24 heures, le test sera positif. Sur le THC et d'autres drogues, à la différence de l'alcool où l'on a des barèmes avec des taux, c'est la présence et non pas le taux qui est important. C'est zéro tolérance !", nous confirme ainsi le fonctionnaire.
Notons qu'au-delà de la procédure administrative propre au permis de conduire, les contrevenants encourent également des poursuites judiciaires auxquelles s'ajoutent une amende de 4 500 euros.
Propos recueillis par Christophe Bernard à Bordeaux