Outre-Manche, les autorités sanitaires britanniques déconseillent le vaccin contre le Covid-19 aux personnes allergiques, suite à la forte réaction de deux personnes aux premières injections.
"On sait instantanément ce qui va se passer"
"Il faut prendre cela d’abord comme un élément de transparence et de bonne connaissance du vaccin, estime Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg et rhumatologue. Ce vaccin a déjà été administré à plus de 45.000 personnes. Point positif, on sait instantanément ce qui va se passer, et on a tous besoin d’être rassurés, car la campagne vaccinale va commencer en France."
Pour autant, "ce n’est pas une surprise. Avec tous les vaccins, il existe des réactions immédiates, parfois assez sévères, assez importantes. Les deux patients sont très allergiques, ce qui méritera d’être étudié pour savoir à qui donner et ne pas donner le vaccin dans les prochaines semaines."
"Le risque est certain, mais pas plus grand"
Mais l’impression demeure que l’on manque de recul, tout s’étant passé vite et la thérapie génique étant une nouvelle technique. "Nous n’avons que très peu de recul, mais 50.000 patients en trois mois, cela donne déjà un premier éclairage, juge Jean Sibilia. Est-ce que l’on peut craindre plus d’effets indésirables avec ces vaccins ? Non ! Quand vous injectiez classiquement soit des virus atténués, soit des virus désactivés, vous injectiez tout le virus. Le risque de provoquer une réaction était grand aussi."
"Nous avons oublié l’époque des vaccinations contre la polio ou la variole qui engendraient des complications extrêmement importantes, rappelle le doyen de la faculté de médecine de Strasbourg. Le risque est certain, je ne pense pas qu’il soit plus grand. L’expérience nous le dira, mais aujourd’hui, nous n’avons pas de raisons de le penser."
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